Une commune belge espère faire 350.000 € sur le dos des femmes de ménage

Selon les déclarations même du bourgmestre, rapportées par le quotidien local, la ville espère économiser 350.000€ en licenciant les 32 nettoyeuses..

La question à 350.000 €, c'est d'où vont venir ces économies?

- De la baisse des salaires des nettoyeuses qui seront moins payées dans le privé qu'elles ne le sont actuellement comme agents communaux.

- De la diminution des salaires sociaux, des cotisations sociales dues par l'employeur à l'ONSS, à la sécurité sociale. Le recours à des contrats précaires ou à des contrats aidés permet de diminuer les salaires sociaux, ce que les sous-traitants ne manqueront pas de faire.

- De l'augmentation de la 'rentabilité' horaire du personnel: une partie des nettoyeuses ne sera pas embauchées et celles qui conserveront un emploi (non plus à la commune mais chez un prestataire privé) devront travailler plus vite (éventuellement en heures supplémentaires gratuites) et plus mal. Celles qui conserveront un emploi auront des rythmes de travail aliénants, elles seront davantage exploitées, elles généreront la même valeur ajoutée mais seront moins rémunérées.




Les femmes d’ouvrage sont indignées par la tournure des événements.
- De l'augmentation des dépenses de sécurité sociale en allocation de chômage, par exemple, pour les licenciées puis en augmentation des dépenses publiques en allocations sociales.

L'autre question à 350.000€, c'est que vont provoquer ces économies. Ces 350.000€ vont à des petits salaires, pour le moment. Ces petits salaires dépensent tout - ils n'ont pas de capacité d'épargne. Ce sont donc 350.000€ de moins pour les chiffres d'affaire des PME locales et des entreprises dont les femmes de ménage sont clientes. En pleine crise de la demande, on croit rêver.

A terme, ces 350.000€ ne retourneront pas dans l'économie locale, ce qui grèvera d'autant les chiffres d'affaire des entreprises locales, ce qui se traduira en manques à gagner pour la commune.

Cette politique délirante va soumettre des travailleuses pauvres à la misère la plus noire, elle va déprimer la demande locale. Cette politique inhumaine et contre-productive est celle qui est menée en Espagne ou en Grèce (et avec quel succès!) et, plus proche, à Anvers par Bart de Wever (plus de mille licenciements parmi les agents communaux).

Inutile de dire que les saignées n'ont jamais guéri que les portefeuilles trop pleins. Nous nous associons pleinement à toutes les revendications des intéressées (et des agents communaux anversois, d'ailleurs), nous appelons au licenciement des bourgmestres qui ne connaissent pas Keynes pour faire des économies.