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Les Jobcenters font du tort aux chômeurs

 Un article de l'excellent Gegen Hartz IV (ici, en allemand) nous résume la thèse de Dirk Kratz. Cette thèse prouve que les Jobcenters, l'équivalent des pôles emploi ou du Forem, nuisent aux chômeurs, accentuent leurs problèmes. 

La comparaison entre le pouvoir de nuisance des institutions de harcèlement pour chômeurs en Allemagne et en France ou en Belgique s'impose. Le Forem et Pôle emploi, loin de réinsérer qui que ce soit, dévaluent la valeur ajoutée au niveau global, la qualification des chercheurs d'emploi et contribuent, eux aussi, à enfoncer les chômeurs dans la nuit du manque de confiance en soi et de la misère.

Le harcèlement institutionnel des chômeurs est non seulement mortifère, inhumain et discutable du point de vue du droit social mais il est en plus totalement contre-productif du point de vue de l'économie et du marché. Dont acte.

Résumé et traduction

 Dirk Kratz, de l'Université de Hildesheim, a étudié dans sa thèse de doctorat "L'Aide aliénée " les aides qui servent aux chômeurs ... et les autres. Sa conclusion : globalement, l'aide des Jobcenters empire la situation des intéressés. Par le paternalisme et des mesures éducatives telles que des sanctions, on veut forcer les chômeurs à un comportement conforme au marché du travail, explique-t-il dans une interview à "Zeit Online". En fin de compte, ce type d'assistance-chômage, conduit surtout à une perte de l'estime de soi de la personne concernée et, en définitive, réduit ses chances de trouver un nouvel emploi.
Le travailleur social a enquêté sur les aides qui peuvent réintégrer les chômeurs de longue durée sur le marché de l'emploi. Il a analysé la pratique de la médiation en cours dans les agences pour l'emploi et les Jobcenters. Il est arrivé à la conclusion que la procédure habituelle pour le placement et le recrutement s'écarte des besoins des chômeurs . "La façon dont l'aide est actuellement appliquée dans les Jobcenters cause de grands préjudices. Les Jobcenters cassent plus qu'ils n'aident. Ceci est un conclusion centrale de mon travail". L'un des principaux problèmes, c'est la dévaluation de l'expérience professionnelle du candidat par le Jobcenter. Elle est considérée comme un handicap qui doit être résolu alors qu'il serait beaucoup plus utile de la considérer comme une base pour développer quelque chose de nouveau, explique le chercheur.
Les centres d'emploi et les agences d'emploi devraient supposer que l'absence de certaines compétences est une cause du chômage. Mais ils mettent  souvent en œuvre des mesures inappropriées. Kratz signale à partir de sa récollection de documents, les dysfonctionnements liés aux a priori. Les évaluations de qualification des Jobcenter ne fonctionnent bien souvent pas et les chômeurs ne trouvent donc pas toujours un emploi, ces évaluations isolent finalement du marché de l'emploi. "La valorisation de l'expérience professionnelle et l'estime de soi en souffrent. Il devient encore plus difficile de trouver un travail", dit Kratz.
Pour être efficace, il faut laisser davantage l'initiative aux chômeurs, selon le chercheur. Ils doivent pouvoir déterminer leur qualification et, surtout, évaluer les emplois qui leur conviennent. Les chômeurs aspirent à un travail valorisant. Le fait que les chômeurs n'aient rien à dire par rapport à leur qualification et à leur recherche d'emploi les désoriente et les déqualifient.
Cette déqualification au niveau macro-économique réduit la valeur ajoutée créée par les salaires, c'est-à-dire, finalement, la valeur ajoutée totale. La déqualification déprime la demande, induit une crise de surproduction et déprime la qualité de la production économique elle-même.
Kratz réclame une plus grande liberté pour les chômeurs et leur parole. Pour lui, cela n'a pas de sens de s'orienter uniquement en fonction du marché de l'emploi. Il faudrait plutôt discuter du travail avec les chômeurs. Cela conduirait finalement à une société de travail plus stable.

Illustration du modèle allemand

En Allemagne, ce sont les salaires qui baissent, les contrats d'emploi bénéficiant cotisations sociales qui disparaissent. Le sabordage de la cotisation sociale et du salaire augmente mécaniquement la misère et, par le jeu de la pression sur le marché de l'emploi, dégrade les conditions de travail, augmente la quantité de travail, les heures sup' non rémunérées, etc.

À l'inverse, l'augmentation des salaires et, notamment, des cotisations sociales - qu'on regarde actuellement en Chine ou au Brésil ou dans le passé en Europe Occidentale - a toujours été accompagné d'un recul significatif de la misère et d'amélioration des conditions de travail, de réduction du temps de travail.

C'est que les salaires sociaux permettent un rapport de force favorable aux producteurs (et moins aux actionnaires).

http://www.20minutes.fr/article/1265619/ynews1265619?xtor=RSS-176

Hartz IV envoie une dame de 56 ans paver les rues

En Allemagne, le plan de harcèlement des producteurs sans emploi se nomme Hartz IV - du nom du directeur du personnel de Volkswagen. Les victimes de ce harcèlement institutionnel doivent accepter les emplois proposés - qu'il s'agisse de 'Ein € jobs', payés un euro de l'heure ou de minijobs, à temps partiel. Les chômeurs qui refusent ces boulots voient leurs faméliques allocations de chômage suspendues.

Ce délire employiste foule au pied les droits de l'homme les plus élémentaires. C'est ainsi qu'on a assisté récemment à la mise au travail contrainte d'une quinquagénaire: elle devait accepter de paver les rues en dépit de son âge et de ses problèmes de santé. Face à l'absence d'équipement pour ce travail et à sa pénibilité, cette dame a refusé le boulot et s'est vue ... sanctionnée par la caisse d'allocation de chômage.

L'article en allemand: ici

Wikipédia résume Hartz IV:

La loi Hartz IV est la quatrième étape de la réforme du marché du travail menée en Allemagne par le gouvernement Schröder de 2003 à 2005. C'est la partie la plus controversée de ces réformes et a donné lieu à plusieurs semaines de manifestations hebdomadaires à la fin de l'été 2004, surtout à l'est du pays. La mise en vigueur le 1er janvier 2005 a également été marquée par d'importantes difficultés à traiter les dossiers et à remplir le rôle d'orientation et de conseil confié aux nouveaux centres d'emploi.
Avec cette réforme, les indemnités de chômage ne sont plus versées pendant 32 mois mais pendant seulement 12 mois (18 mois pour les plus de 55 ans) : c'est le « Arbeitslosengeld I ». Ensuite, le chômeur est considéré comme chômeur de longue durée et reçoit le « Arbeitslosengeld II », sensiblement moins élevé. À travers l'« Arbeitslosengeld II » ou Alg II, l'état verse le Regelsatz de 364 € par mois (septembre 2009) pour une personne, auquel il faut ajouter le paiement complet d'un logement « décent » (en dessous d'un plafond de 280 € par mois), l'assurance maladie et une cotisation retraite.
Dans un couple, chaque personne peut recevoir l'Alg II. Ces revenus sont considérés comme le minimum vital auquel a droit tout citoyen allemand qui s'inscrit à l'« Arbeitsamt » (Pôle emploi). Il est possible de toucher un salaire et l'Alg II simultanément. Le salaire reçu de son patron est soustrait du montant de l'Arbeitslosengeld II, ce qui permet en quelque sorte d'assurer un revenu plancher aux inscrits dans un pays qui n'a pas de salaire minimum proprement dit.
La mesure la plus importante de cette réforme est la réduction des indemnités versées aux chômeurs de longue durée qui refusent d'accepter des emplois en dessous de leur qualification ; de plus, ces chômeurs peuvent être embauchés à des salaires inférieurs (1 €/heure) à la convention collective du secteur. D'autres mesures sont critiquées, telle que la possibilité de réduire les allocations d'un chômeur dont les ascendants ou descendants ont des économies.

Une étude allemande lie santé et harcèlement des chômeurs

Résumé et traduction

Une étude allemande a constaté que les allocataires du fameux Hartz IV souffraient souvent de problèmes de santé.

Si l'étude ne détermine pas si c'est la misère qui rend malade ou la maladie qui rend misérable, elle constate que les maladies mentales touchent plus de 40% des allocataires de Hartz IV - les employés dans leur ensemble sont quelque 20% dans le cas. Il faut savoir que les allocataires de Hartz IV sont des working poors, des travailleurs (éventuellement à plein temps) qui doivent vivre avec quelques 500€ par mois et des allocations logement faméliques.


Nombre de "Hartz IV" souffrent de dépression. Cette maladie rend la recherche d'emploi à peu près impossible. Le harcèlement institutionnel et la pression à accepter n'importe quel emploi contribue en tout cas à la détérioration de la santé psychique des intéressés.

Le pourcentage de diagnostiques psychiatriques a explosé ces dernières années chez les "Hartz IV". Ils voient leur espérance de vie énormément diminuer.

 Mise en perspective

Le lien avec le harcèlement vécu par tous les chômeurs, par tous les travailleurs pauvres en Europe et dans le monde est évident. Tous subissent une maltraitance institutionnelle du fait d'administrations ou d'employeurs criminels. Nous dénonçons les pressions (en Allemagne, elles touchent également les employés) et le harcèlement institutionnel plus ou moins fondé.

Nous soulignons l'impact sanitaire, la souffrance psychique que génèrent ces pratiques totalitaires  et appelons au droit au salaire, à la santé, au respect social, à l'activité inconditionnel.

A Berlin, les chefs des 'Jobcenters' sont intéressés aux sanctions

Résumé et traduction de l'article:

A Berlin, le taux de sanction pour retard ou problème administratifs est sensiblement plus élevé qu'ailleurs. Selon la Berliner Zeitung, les chefs des bureaux de l'emploi peuvent toucher jusqu'à 4000€ de prime quand ils sanctionnent suffisamment les chômeurs.



lien (en allemand):

Gegen HartzIV - Praemien für Sanktionen

mise en perspective:

Double contrainte employiste: contre les chômeurs, bien sûr, qui doivent trouver des emplois inexistants et, pour ce faire, accepter des conditions de travail, de vie dégradées et ... pour les employés des Jobcenters qui sont mis sous pression pour atteindre leurs objectifs de productivité, de chiffre d'exclusion.

Nous savons que ces procédés indignes sont également répandus en Belgique et en France dans les institutions qui s'occupent des chômeurs.

Être complice d'une chasse au chômeur est tout aussi traumatisant que d'en être victime. Dans les deux cas, c'est une vision de l'humain, une acceptation de la fragilité humaine qui fait naufrage. C'est notamment au nom de cette humanité et de cette fragilité que nous appelons à l'abolition de l'emploi comme d'autres ont appelé en leur temps à l'abolition de l'esclavage.

Amitié et encouragement à tous.

Was Sie um einer von uns tun, das ist um uns allen.

Hartz IV, l'esclavagisme coûteux ou la prison du chômage-emploi


Ce plan diabolique de mise au travail forcé (et pour ainsi dire gratuite) des chômeurs allemands crée
- des travailleurs pauvres
- une prison pour chômeur - c'est l'objet de l'article dont je vous donne le lien ci-dessous: les chômeurs sous ce plan de travail obligatoire (et quasi bénévole) demeurent au chômage BEAUCOUP PLUS LONGTEMPS que les chômeurs allemands avant ce plan.

C'est dire que ce plan Hartz IV, en plus de pousser les chômeurs dans la misère, en plus de comprimer les salaires en produisant une main d'oeuvre pour ainsi dire gratuite n'est même pas foutu de remplir l'objectif au nom duquel il a été conçu: mettre les gens à l'emploi.

Ce plan, ce sont des producteurs sans argent (ou presque), sans salaire (leur pension sera misérable), des producteurs dans l'emploi, dans l'exploitation du temps et des ressources humaines. Ce sont des chômeurs-employés misérables pour très, très, très longtemps.

Précisons que les conditions d'emploi en Allemagne concernent tous les producteurs européens: du fait de la concurrence libre, de la libre circulation des marchandises, les baisses de coût salarial sont répercutées sur les prix ce qui oblige la concurrence dans les autres pays européens à adopter les mêmes pratiques.

Tous nos voeux de succès aux gens qui luttent contre ce plan Hartz IV (gegenhartz.de),
tout notre respect aux producteurs que ce plan plonge dans la misère noire,
et, répétons-le, traduisons-le dans toutes les langues:

on ne travaille pas pour mourir, on travaille pour vivre
Man arbeitet nicht um zu sterben sonder Man arbeitet um zu leben.

le lien (en allemand):
Les Prisonniers de Hartz IV

Résistance à l'horreur sociale en Allemagne


En lien, un article avec une vidéo sur une ex-employée qui a préféré se battre pour la dignité humaine, pour la plus élémentaire justice sociale et qui en a perdu son emploi. Toute notre sympathie à Inge Hannemann et son courageux combat.

Mais surtout, espérons que cette dignité se généralise, que la résistance à l'ordre criminel, anxiogène, pathogène de l'emploi se généralise. En Allemagne, en Laponie, aux Moluques, dans le monde entier, la conscience éthique doit se dresser contre l'horreur sociale. Nous sommes tous confrontés à cette machine à broyer. Voyez les quelques articles que nous sélectionnons ici: USA, Angleterre, Grèce, Belgique, France, Espagne et, ici, Allemagne, il n'est guère de havre où l'horreur sociale ne frappe.

Vient le temps de la résistance à l'ordre inique, résistance dont Inge incarne un bel exemple. Généralisons cette résistance, dans nos pays respectifs, avec nos moyens respectifs, armés de notre sens inné de la dignité humaine, de l'importance de la vie et de l'échec humain de l'économisme employiste. Levons-nous, dénonçons, ne cédons rien et, en notre fors intérieur, ne perdons pas la certitude, la vérité de notre liberté, de notre intégrité face à la veulerie, au capitulisme boutiquier de la soumission à l'employeur. Si nous sommes un sur mille, nous serons ignorés, si nous sommes un sur cent, nous serons moqués, si nous sommes un sur dix, nous changerons le monde car, si le propriétaire 'emploie', c'est qu'il a besoin 'd'utiliser' les gens - nous, producteurs, galériens sous toutes les étiquettes possibles, nous n'utilisons personne, nous n'avons besoin de personne. Nous sommes libres - ce que Inge atteste parfaitement.

Mut jeder

Médiapart - Inge Hanneman