Je vous mets en lien un article d'Acrimed très complet sur le militantisme médiatique en France pour promouvoir les horaires d'emploi élargis.
Rappelons que si des producteurs travaillent davantage, leur salaire va d'abord faiblement augmenter puis, sous l'effet de la concurrence des collègues prêts à brader leur travail (sous la pression de leurs besoins économiques, de leurs créanciers, peu importe), le salaire reviendra à son minimum initial.
Entre les deux moments, le producteur aura perdu des horaires réguliers ou des jours de repos familiaux.
L'emploi capitaliste a tendance à s'étendre à l'infini. Les journées de travail ne seront jamais assez longues pour repaître la bête, les semaines auront toujours trop de moments de repos. En fait, c'est le travail vivant, l'emploi, qui crée la valeur. À investissements égaux, l'augmentation de la quantité de travail vivant par unité de temps (par an, par exemple) rend les retours sur investissements plus élevés.
La subtilité, c'est que, comme le travail vivant est la source de la valeur économique d'échange, si toutes les entreprises se mettent à faire travailler le dimanche, leur avantage relatif disparaît, ce qui les contraint à ... baisser les salaires.
Quand les salaires sont bas, les producteurs sont obligés d'accepter des conditions de travail dégradées (des horaires élargis) pour payer leur facture puisque le salaire de survie devient celui du producteur qui accepte ces conditions.
C'est dire que, sous l'effet de la concurrence, la 'liberté' de travailler devient une 'obligation' de travailler du fait de l'aiguillon de la nécessité.
Cette logique n'a absolument aucune limite: travail de nuit, horaires variables, baisse des salaires, ouverture le week-end, demain, journées de 15h, travail des enfants (j'imagine qu'on nous parlera de leur 'liberté' de travail et des lois et syndicats tracassiers), travail des handicapés, des malades et des vieux (il y aura des journalistes pour nous expliquer que c'est 'pour leur bien', j'imagine) et j'en passe.
Globalement, comme le travail vivant adopte les mêmes pratiques au niveau global, la dégradation des conditions de travail ne crée rigoureusement aucune valeur ajoutée. Elle permet simplement aux patrons un peu plus salauds de tirer un bénéfice relatif de leur rapacité.
Par contre, les horaires décalés et élargis, le travail du dimanche tuent la vie de famille, détruisent les liens sociaux, et endommagent la santé des producteurs.