Les privatisations et la précarité minent l'économie irlandaise

Les travailleurs en repos doivent être disponibles pour travailler à n'importe quelle heure du jour si leur entreprise le souhaite ou l'emploi poussé dans la logique ultime jusqu'à l'esclavage.

Traduction et résumé de l'article de Diagonal (en espagnol):

L'austérité frappe aussi bien le Nord attaché à la Grande-Bretagne que la république du Sud. Ils découpent le secteur public en tranches de salami dans lesquelles ils opèrent des coupes graduelles.



Depuis les accords du Vendredi Saint en 1998, la réconciliation entre les Irlande été placée dans le carcan de libéralisation. Le textile et la construction avaient déjà été affectés par le libre-échange.

Le 'développement' du Sud reposait sur la spéculation immobilière et sur le secteur de la construction de sorte que, quand la bulle a éclaté, tout s'est écroulé.

Actuellement, le retour de la croissance cache une précarisation et une dégradation des conditions d'emploi. Les contrats d'emploi instables et insuffisamment payés pour permettre aux travailleurs de survivre se sont étendus à tous les secteurs. Ce sont d'abord les femmes qui paient cette violence sociale.

37% des nouveaux contrats sont des temps partiels.
32% des nouveaux contrats sont soumis à des horaires aléatoires - jusqu'aux fameux contrats de 0h où l'employé doit être à disposition de l'entreprise sans qu'elle s'engage sur la moindre quantité de travail rémunéré. En Grande-Bretagne, par exemple, 22% des employés du privé (5,5 millions de personnes) ne sont pas assurés de prester plus de trois heures par semaine. Ces contrats de 0h ne garantissent évidemment aucune rémunération en cas de maladie et aucun congé payé.

Commentaires

Nous nous battons pour le salaire et contre l'esclavagisme de l'emploi. Ici, on voit que les choses prennent la tournure d'une guerre de classe. Nous appelons les Irlandais (et les Anglais) à s'organiser, à faire valoir le droit et leurs droits, à étendre le salaire, à le socialiser, à quitter la logique délétère de l'emploi.

Nous rappelons que, à force de comprimer les petits salaires, l'importance de la partie réalisée (dépensée) de la valeur ajoutée diminue, ce qui comprime la production de valeur.

La compression de la production de valeur amène le chômage de masse faute de marché solvable (voir compétitivité ou productivité).

C'est le petit jeu qui se joue à l'échelle de l'Europe pour le moment. C'est une crise de surproduction. Il faudra sortir par les salaires de cette crise (et nous appelons la socialisation du salaire pour sortir de l'emploi) soit au niveau de nations qui établiront des douanes pour ce faire, soit au niveau de l'Europe.

Dans cette seconde hypothèse, la concurrence entre producteurs, mortelle pour les salaires et pour les conditions de travail, devra être a minima jugulée par une législation sociale commune, une sécurité sociale commune et une fiscalité commune.