Mais oui, l'entreprise qui fabrique tous nos bidules dernier cri genre téléphones multifonctions, l'entreprise qui emploie des milliers de personnes dans des hangars à étages, l'entreprise qui prend soin d'équiper les logements de ses ouvriers de dispositifs antisuicides, est débordée par les commandes (européo-américaines) de ces bidules pour les fêtes à venir.
Faute de grive ... l'entreprise a donc fait appel à des étudiants, contraints, bénévoles pour assurer la production face à ce coup de feu.
Cette logique de l'emploi jusqu'au-boutiste sape ses propres fondements. En empêchant la formation d'une classe intellectuelle du fait de sa logique à court terme, le capitalisme local sabote la création de valeur à long terme puisque des producteurs qualifiés produisent théoriquement davantage de valeur ajoutée.
Il se dégage surtout une vision de l'humain assez désagréable de ces pratiques esclavagistes. Nous servons à honorer des commandes de clients au détriment de nos potentiels, de nos besoins. La logique du service au client peut aller jusqu'à l'esclavage alors que la seule chose dont peut se prévaloir le client, c'est d'avoir de l'argent. N'est-ce pas là, au fond, la nature même du système monétaire?
Par ailleurs, sur le même sujet, le Grand Soir reprend le rapport de l'ONG China Labor Watch. On y apprend des choses intéressantes sur les conditions de travail des employés du sous-traitant de la marque à la pomme.
Nous vous avons fait un petit florilège:
- Journées de 11h30, semaine de 69h debout (Foxconn et Appel aiment l'emploi)
- Heures sup' peu ou pas payées (Foxconn et Appel n'aiment pas le salaire)
- Travail plus rapide que les normes sous la pression de la marque à la pomme (Foxconn et Appel n'aiment pas la belle ouvrage ni l'ergonomie)
- Insuffisance des équipements de protection et de la formation du personnel - deux heures de formation en tout et pour tout (Foxconn et Appel n'aiment pas la sécurité ni la formation).
Joyeuses fêtes