Je vous mets en lien un article qu'on m'envoie. Quand les pauvres (CPAS équivalent du RSA) expriment des préoccupations autres que l'emploi, les têtes bien-pensantes qui parlent à leur place, qui s'occupent d'eux, qui prétendent traduire leurs préoccupations les transforment en désir d'emploi.
Lien en français:
Trends parle à la place des pauvres et dit l'inverse de ce qu'ils disent
L'emploi est la dixième préoccupation des pauvres, selon une étude commandée
par un ministère, derrière le logement, la nourriture ou l'éducation. Autant dire que les pauvres se battent l'oeil de bosser pour un patron: ils veulent une vie décente, à l'abri du froid, des aléas, ils veulent ouvrir le futur de leurs enfants.
Ce n'est pas difficile de se mettre à leur place. Ce n'est évidemment pas leurs préoccupations qui servent l'emploi mais l'emploi qui pourrait éventuellement leur permettre de rencontrer leur préoccupations.
C'est la contrainte, l'aiguillon de la nécessité selon les théoriciens libéraux (Friedman ou Smith) qui poussent les producteurs à vendre leur force de travail. Ils se félicitent de cette contrainte (pas nous, bien sûr puisqu'elle oblige les gens à se vendre sur le marché du travail que nous dénonçons). Cette étude prouve, si besoin était, que les producteurs qui ne peuvent remplir leurs besoins, qui se retrouvent dans la misère la plus noire, veulent s'extraire de cette misère (éventuellement par l'emploi s'il n'y a pas d'autres possibilités).
Les commentaires de cette étude du coordinateur de la cellule d'insertion professionnelle contredisent totalement ce que disent les producteurs exclus. Ils demandent du salaire, des conditions de vie décente, une participation à la vie sociale, pas de l'emploi.
Les producteurs participent de la valeur ajoutée, c'est leur participation en tant qu'acteurs qualifiés qui doit être reconnue (et sanctionnée par un salaire). Il ne s'agit nullement de les pousser dans des emplois misérables, comme on l'a fait en Allemagne avec le plan Hartz IV au nom de 'la vertu du travail' ou autre fadaise qu'on servait déjà aux enfants mineurs au XIXe, 'c'est pour le bien', 'comme ça, ils n'iront pas boire', etc.
Nous dénonçons le paternalisme mielleux qui transforme les producteurs en pauvres, les humains en assistés, les travailleurs en employés.