American Duty (en français)


Chers amis, de l'autre côté de l'Atlantique,

Amérique, pays de liberté, pays du rêve américain où la réalisation personnelle plus qu'un idéal est un mode de vie. Amérique qui nous a tous fait rêver ici, en Europe, Amérique aujourd'hui au parfum de faillite, de misère de tiers monde. Nous admirons votre créativité, votre inventivité, votre richesse humaine et nous la voyons sombrer dans une fin d'Empire que rien ne semble pouvoir ralentir. Alors, avec nos petites idées, nos idées d'un vieux monde, nous, membres de cette page, nous permettons de vous interpeller. Pas pour vous faire la leçon, pour vous faire réaliser votre richesse et pour vous suggérer une sortie par le haut du marasme.





Le drame des 50 millions d'Américains en insécurité alimentaire, ce n'est pas le manque de nourriture : elle est abondante chez vous. C'est leur manque de salaire pour l'acquérir, pour nourrir dignement leurs enfants, pour investir dans leur formation, dans l'éducation de leur formidable jeunesse.

Oui, la situation est grave. L'emploi a été la motivation de toutes les décisions politique depuis (au moins) Reagan : le chômage est à son plus haut si l'on examine attentivement les chiffres officiels. Le salaire est à son plus bas à tel point que les gens – y compris ceux qui ont un emploi – ne peuvent plus s'alimenter correctement, ne peuvent plus construire des projets d'avenir, ne peuvent plus s'épanouir et profiter d'une liberté chèrement acquise.




Nous vous suggérons de casser l'emploi, de lutter contre l'emploi et de promouvoir le salaire. Un salaire découplé de l'activité professionnelle. Ce salaire sera une reconnaissance de ce que produisent les exclus de l'emploi et il sera un vecteur de liberté, un encouragement inconditionnel à participer à l'activité économique, productive, à développer la créativité, l'art, la recherche, la science ; à cultiver le jardin secret de la famille.

Cette suggestion peut vous paraître absurde, bizarre mais pensez-y, l'espace d'un instant. Et si votre salaire vous était dû, et si vous travailliez par amour de votre travail, et si vous pouviez déployer vos potentialités dans votre activité professionnelle, et si vous pouviez travailler, travailler dur, travailler passionnément, hors de l'emploi, et si vous pouviez cesser d'être bloqué dans vos potentialités par la machine de l'emploi, si vous pouviez construire un pays plus beau, plus grand, plus habitable, si vous pouviez vous impliquer dans votre communauté, ne serait-ce pas un rêve bien américain ?

J'imagine que je rêverais de nouveau d'une carte verte.