La privatisation du rail britannique n'a laissé que de mauvais souvenirs outre-Manche à part pour un quarteron d'actionnaires avisés. Déraillements, retard, explosion des tarifs, dégradation des conditions de travail, accidents professionnels à répétition, etc.
Forts de cette expérience intéressante, les pouvoirs publics anglais décident de privatiser la poste. Toute notre amitié, toute notre solidarité aux employés du Royal Mail en lutte contre cette décision stupide.
Du point de vue anti-emploi, les services publiques doivent être requalifiés non en services privés (forcément plus chers et moins efficaces puisqu'ils doivent rémunérer de gourmands et inutiles actionnaires) mais en FONCTION publique.
La fonction publique valorise la qualification de ses membres, des fonctionnaires. C'est cette qualification qui fait la base de la valeur ajoutée créée et pas le poste, la tâche ou l'horaire. La fonction publique attribue un salaire à un producteur sur la base de son statut quand le privé s'échine à qualifier un poste auquel le producteur doit se conformer.
La question de la privatisation - évidement coûteuse, contre-productive, inefficace, dangereuse pose celle du public: le public ne peut constituer une alternative que s'il est porteur d'un rapport alternatif au travail, que s'il fait l'impasse sur la vision utilitariste de l'humain dans l'emploi.
Et, c'est bien en ces termes qu'il faut poser le débat public-privé: le public ouvre la brèche de la fonction publique, du statut du travailleur et du travail hors emploi. Brèche formidable s'il en est.