Article en espagnol d'un collectif féministe que je vous
résume-traduis, sans exagérer, je crois qu'il est au cœur de nos
préoccupations à la plateforme.
Un désir, un luxe, un bien rare dont
il faut prendre soin à tout prix, une réalisation personnelle, une
promesse électorale répétée, un état en voie d'extinction, une
contrepartie pour obtenir des revenus toujours plus maigres, des
droits, un logement, la santé, l'éducation... ô Emploi.
L'emploi au centre de la culture de la
norme employiste
Nous organisons nos sociétés et nos
vie autour de l'emploi : les habitudes, les attentes, les lois,
les identités, les relations personnelles … Toutes les activités
en dehors de Lui – telles que le soin ou la participation sociale
ou politique – sont secondaires, elles restent dans l'ombre ou sont
même vues comme des charges – la 'charge' de famille, par exemple
– qui entravent le développement professionnel. Paradoxalement, le
soutien de la vie est déconsidéré socialement alors que, en
réalité, ce sont les conditions de travail précaires qui pèsent
sur les relations personnelles, sur les travail de soin, sur la santé
…. le fameux 'vivre pour travailler vs travailler pour vivre'.
De ce fait, mouléEs et programméEs
dans ce système capitaliste et hétéro-patriarcal, notre
préoccupation principale est le manque d'emploi. Partant, il nous
est impossible d'imaginer et de mettre en pratique des alternatives
qui dépassent la normativité employiste. Sous le prétexte de
création d'emploi, on sacrifie, on coupe des droits de base, on fait
émerger des courants conservateurs et on approfondit les inégalités
sociales. Malgré tout, on continue à soutenir un chantage social
injuste et irresponsable.
On ne veut plus du même
Cependant, si on remontait dans le
temps, quand on avait l'impression d'atteindre le plein emploi, ou si
demain on entendait le cri euphorique de 'fin de crise', il faudrait
se demander : cela nous sert-il vraiment ?, à qui ?,
cette classification et distribution des boulots peut-elle être
réformée jusqu'à la justice économique ? Nous n'en sommes
pas convaincuEs. Ce paradigme, quoi qu'en dise le PIB, se base sur
l'exploitation vs les privilège. Il n'est pas soutenable en termes
écologiques ou sociaux et, comme nous le savons, il dévalorise et
parasite une grande partie du travail indispensable pour la société.
(…)
L'individualisme rampant nous a fait
taire au point de ne pas trouver habituellement de solution
collective soutenables même quand on pourrait s'inspirer du passé
ou de luttes et d'initiatives du présent. Libérer du temps du
travail salarié au profit du travail nécessaire à la reproduction
sociale, respectueux de la planète ou retourner l'échelle de
valeurs actuelles, l'échelle de sens ou de repaires sociaux
impliquerait un marqueur éthique pour l'action radicalement
distinct, vital et en rupture.
références: Diagonal - La tirania del empleo