Dans cet appel du PSL, on lit une invitation à l'union de ce petit parti belge de gauche à un moins petit parti de gauche, le PTB+. Sans nous prononcer sur les stratégies, les positionnements idéologiques des uns et des autres - ce blog n'est pas l'endroit pour ce faire - nous vous transmettons un extrait et les commentaires que nous pouvons en faire.
Voici le premier extrait:
Depuis le début de la crise en 2008, des milliers de familles ont déjà été affectées par la forte augmentation des restructurations, des licenciements et des fermetures d’entreprises. La hausse du chômage et l'insécurité d’emploi sont instrumentalisés par les patrons pour mettre les salaires sous pressions, accroître la flexibilité au travail et saper les contrats et conditions de travail. Mais la fin de la crise n’est pas en vue, loin s’en faut. Même les prévisions les plus optimistes parlent d’encore au moins 5 années de crise.
Nos commentaires:
Le salaire est aujourd'hui hypocritement défendu par un monologue social autour de l'emploi et du pouvoir d'achat qui, comme le dit l'article, est instrumentalisé au détriment des salaires et surtout de la différence superbrut/net, à savoir les cotisations et prestations sociales.
D'où la question au parti appelé à faire union, le PTB, ou ses +, plaide-t-il pour cela ?
La première étape du processus est de dire à nouveau que les cotisations/prestations sociales sont des salaires et pas des charges ou des ponctions sur les salaires.
Une gauche acquise à l'emploi, au pouvoir d'achat, à la lutte contre le chômage et contre la pauvreté est incapable aujourd'hui de redire la cotisation/prestation comme salaire.
Pour rappel, à gauche, Mélenchon rappelait récemment, pour les retraites, que la répartition est le début du socialisme. Or, la répartition, c'est la répartition salaire/capital, pas la redistribution (via l'impôt).
Autre rappel, un article que nous avons écrit parce qu'on est jamais aussi bien servis que par soi-même. Nous y rappelons les arguments anti-employistes pour toutes les familles politiques (y compris la gauche).
Cette instrumentalisation du chômage et du chantage à l'emploi ne date pas d'hier, ni du moment où on a commencé à réduire les prestations. Elle date du moment où on a commencé à réduire les cotisations pour taxer le contribuable et lui demander via un financement alternatif de payer les prestations sociales en lieu et place de ce qui revenait aux travailleurs en termes de salaire (super)brut.
Voici le second extrait, fort intéressant de notre point de vue:
Ce n'est donc pas en défendant un emploi instrumentalisé ou en luttant contre un chômage instrumentalisé que l'on sortira de la pression à la baisse sur les salaires. C'est en renouant avec la construction d'un projet salarial, incluant partage du travail, plafonnement des salaires et des revenus, plafonnement des écarts entre revenus, partage des salaires par une hausse des cotisations et des prestations sociales.
... extrait qui ne parle pas encore du problème central selon nous: la libération de l'activité du cadre du travail mais extrait qui parle déjà des nuisances de l'employisme. Les optimistes verront le verre à moitié plein, les pessimistes le verront à moitié vide, je laisse mes lectrices, mes lecteurs, juges.