Suicide dans l'agriculture

8 août 2013, 10:04
In memoriam

Tout d'abord, nous voulons exprimer nos condoléances à la famille aux proches ainsi qu'à toutes celles et ceux qui se débattent encore de telles situation.

Un suicide dû à l'emploi. Que, en l'occurrence, il s'agisse d'emploi sous statut d'indépendant ne change pas grand chose à l'affaire.
Le fonctionnement est identique: les actionnaires sont remplacés par des banquiers créanciers, la concurrence entre producteurs comprime inexorablement les salaires (et la part à consentir aux investissements). De ce fait, les conditions de travail se dégradent, le producteur-patron devient insolvable et, comme il est impliqué affectivement dans son activité, il ne peut le supporter.


Des pistes existent: on peut imaginer un salaire agricole qui vienne d'une caisse sociale, on peut même imaginer que les agriculteurs aient des contrats de production et qu'ils puissent vendre leur production excédentaire, on pourrait imaginer socialiser les terres, les redistribuer entre les petits producteurs, on pourrait imaginer taxer les grands propriétaires agricoles au lieu de les aider par une PAC qui marche sur la tête. On pourrait également imaginer une politique agricole qui intègre le problème de la transition énergétique, de la nécessité de convertir des exploitations agricoles dépendantes du pétrole en petites exploitations en permaculture, sans pétrole.
On pourrait imaginer plein de chose, revaloriser une profession extraordinaire, une activité intime de l'histoire humaine depuis dix mille ans mais tant qu'on est dans le cadre de la propriété lucrative, de l'emploi, de la dette, de la concurrence entre producteurs rien n'est possible.

Amitié et courage aux amoureux de la terre et de la justice.

Suicide en pays de Herve