- Résumé
À l'instar du gouvernement en fonction, il entend s'attaquer au 2% du PIB consacré aux chômeurs et laisser les plus de 30% du PIB consacrés aux dividendes. Nous rappelons aux nationalistes que les chômeurs et les pensionnés créent la valeur ajoutée de leurs salaires sociaux.
Les nationalistes choient les investisseurs et augmentent la pression de l'emploi tout en prétendant 'récompenser' le travail.
- Des changements pour récompenser ceux pour qui tout va bien
D'abord, le présent est présenté comme prospère mais, pour le demeurer, des changements s'imposent, tout va bien mais le parti nous menace de lendemains qui déchantent:
ce qui a été construit hier n’est pas tout simplement acquis pour demain. NotreCes changements doivent récompenser l'épargne et le travail.
prospérité et notre bien-être sont sous pression.
Ce point de vue fait l'impasse sur l'opposition entre les intérêts de l'épargne et ceux du travail: si l'on récompense le propriétaires lucratif d'entreprise, on prive le producteur du fruit de son travail. Cette opposition d'intérêt, de classe disparaît dans l'analyse du parti nationaliste puisque la récompense doit aller aussi bien à l'épargne qu'au travail - ce qui est paradoxal, il faudra donc choisir d'une manière ou d'une autre.
De manière plus subtile, la récompense dont il est question est une rémunération en argent attribuée à des individus. Ceci fait l'impasse sur les aspects sociaux, collectifs de la production économique.
- L'impôt et le travail sont des charges
Pour la NVa, le travail est un coût qu'il faut logiquement baisser. Nous rappelons que la création de valeur ajoutée est in fine toujours liée à la rémunération du temps de travail. Si cette rémunération diminue, la valeur ajoutée créée par l'activité économique diminue du fait de la concurrence.
Le travail n'est donc pas un coût mais c'est précisément ce qui génère de la valeur ajoutée, qu'il soit corseté par l'emploi ou qu'il en soit libéré.
De même, l'impôt n'est pas un coût, les cotisations sociales ne sont pas des coûts mais des modes de reconnaissance de la valeur ajoutée créée hors emploi.
Comme le parti flamingant souhaite réduire les 'coûts', il veut, logiquement, réduire les impôts, les prestations sociales et (mais il nous laisse conclure son raisonnement) les salaires. Voilà un parti favorable à l'austérité, coûte que coûte.
- La régionalisation des compétences pour favoriser l'employisme
Pour favoriser l'emploi, il s'agit de subventionner les entreprises - c'est-à-dire de prendre sur les revenus des classes moyennes salariées pour donner via l'impôt une partie de leurs revenus aux actionnaires - et de réduire les 'coûts' du travail (salaires, salaires sociaux, impôts des entreprises). Un Robin des bois qui prend aux travailleurs pour donner aux actionnaires.
- La sécurité sociale 'coûte' trop cher
La NVa veut réduire les prestations de sécurité sociale en les concentrant sur ceux qui en ont 'vraiment' besoin, en en faisant un instrument de bienfaisance charitable.
Le parti nationaliste oublie que la sécurité sociale est constituée de salaires sociaux, qu'elle constitue des salaires dans la distribution de la valeur ajoutée. Ces salaires bénéficient à tous les salariés, du plus riche au plus pauvre, puisque la sécurité sociale offre des prestations de santé, de retraite, de chômage dont tous les producteurs profitent.
En prenant la sécurité sociale comme une charge, la NVa prend le point de vue des propriétaires d'entreprise, opposés aux intérêts des producteurs.
La NVa veut donc
- limiter les allocations de chômage dans le temps
- diminuer la part des salaires sociaux et des impôts dans la rémunération
ce qui augmenterait la pression de l'emploi et ouvrirait des secteurs libérés de la logique de l'emploi à son joug
- baisser les allocations de chômage pour augmenter l'aiguillon de la nécessité, la contrainte matérielle qui force les gens à vendre leur travail dans un emploi. Cette mesure ferait évidement baisser les salaires poche.
- individualiser les prestations de retraites sur la base d'une pension à 65 ans avec 45 annuités - cette individualisation fait l'impasse sur le caractère social et socialisé des prestations de retraites, sur le fait que les chômeurs et les pensionnés créent la valeur ajoutée de leurs salaires sociaux.
- les handicapés sont 'accompagnés' vers le marché de l'emploi, comme si ce dernier constituait une perspective d'émancipation quelconque
- le temps de travail est flexibilisé pour 'pouvoir réagir au marché du travail qui change rapidement'. Pour le parti de Bart De Wever, c'est aux travailleurs à s'adapter au marché et non l'inverse, c'est au vivant à s'adapter à l'économie et non l'inverse.