Ikea pratique le lock-out dans sa filiale de Richmond, en Colombie Britannique (voir ici).
Les ouvriers ne touchent plus de salaire depuis le mois de mai. Ce
lock-out, ce blocage patronal, fait suite aux mouvements de grève contre
la précarisation et la déflation salariale envers les nouveaux
embauchés.
Le lock-out est une pratique patronale
simple: le patron cesse toute production, il arrête de payer les
salaires. Il agit au nom de la propriété lucrative, le patron s'arroge le droit d'abusus sur l'outil de production.
Les employés sont poussés par l'aiguillon de la nécessité, par la misère ou par la faim alors que le patron n'obère ses profits que de manière provisoire.
Cette façon de s'arroger la propriété de l'outil de production jusqu'à son sabotage, ce que nous appelons l'abusus,
est liée au droit de la propriété. Il s'agit d'un abus de pouvoir
manifeste puisque tout ce qui est la propriété du patron a été payé par
les plus-values, par le surtravail des producteurs. Le vol initial du fruit du travail se double d'un sabotage.
Les
producteurs sont réduits à la misère et doivent alors céder aux
exigences patronales sauf à trouver la parade: le lock out est toujours
local (sinon le capital disparaît), si la grève
est générale, le rapport de force s'inverse. Le propriétaire voit son
bien disparaître rapidement et doit réagir en obéissant aux injonctions
des ouvriers.