Nolwenn Weiler dans Basta fait le point sur les empoisonnements subis par les femmes de ménage en France
ici. Dans le secteur, les emplois sont précaires et pénibles, les horaires sont souvent découpés et ... l'exposition aux substances chimiques toxiques est constante. Extrait.
En France, les 15 000 entreprises du nettoyage emploient 250 000
agents et réalisent un chiffre d’affaires de 9 milliards d’euros. Les
contrats sont précaires et le travail pénible. 67% de la main d’œuvre
est salariée à mi-temps, pour une moyenne de 23 heures de travail par
semaine. La très forte concurrence impose aux travailleurs des cadences
élevées, le nombre de m2 qu’ils sont censés nettoyer en une heure ne
cesse d’augmenter. La recherche de rentabilité à tout prix influe aussi
sur le choix du matériel et des détergents, achetés en fonction de leur
prix sans attention pour leurs effets sanitaires. Et quand il faut faire
vite, il est difficile, voire impossible, de porter les équipements de
protection, d’ailleurs rarement fournis par les employeurs.
« Avec un masque, il est impossible de respirer vite »,
témoigne une femme. Idem pour les gants, qui font perdre en dextérité.
Il y a de toute façon une inconscience totale vis à vis du danger,
défaut d’information oblige. Une enquête sur les risques chimiques dans
le secteur du nettoyage réalisée par le service de santé au travail d’un
syndicat espagnol est à cet égard très révélatrice : 28% des personnes
interrogées disposaient de la fiche de sécurité des produits utilisés
quotidiennement et seulement 17% connaissaient le nom des produits
chimiques. 70% en ignoraient les effets à long terme.