Selon cet article du Figaro (ici,
en français) qui a un peu plus d'un an, les chômeurs à Rotterdam
doivent prester une journée de travail gratuite par semaine s'ils
veulent conserver leurs allocations.
Il s'agit d'un logique employiste poussée à son paroxysme.
- on culpabilise les chômeurs qui doivent 'se reprendre en main'. Le chômeur ne subit pas le chômage mais en est responsable.
-
on lie des prestations salariales, des droits salariaux à des
conditions. Le droit se gagne et devient un privilège, ce qui le rend
d'autant plus facile à sucrer au moment opportun - avec l'hallucinante
complicité des syndicats et des salariés.
- on fait travailler gratuitement des producteurs sans emploi au lieu d'embaucher des employés avec de vrais salaires.
Il s'agit d'une déqualification de poste d'une part, puisque les
balayeurs ne sont pas reconnus comme qualifiés, leur poste est
déconsidéré, leur savoir-faire et leur pratique professionnelle sont
niés et, d'autre part, il s'agit d'une déqualification des producteurs
en travail forcé eux-mêmes. Leur qualification disparaît dans la gangue de l'emploi et, en disparaissant, la communauté se prive d'une source de valeur ajoutée appréciable.
- tout cela se fait au nom du syllogisme boiteux du mérite (voir ici), de l'idée malsaine que les seuls êtres humains à avoir le droit de vivre sont ceux qui sont efficaces au sens économique du terme. Une telle idéologique producialiste ne produit que des aberrations puisque l'être humain se construit d'abord en dehors de l'emploi; c'est l'emploi et l'économique qui récupèrent ces précieuses constructions humaines et les parasite.