Pour éviter que des bains de sang anémient l'un après l'autre notre société et son économie, je suggère aux interlocuteurs sociaux de rappeler que la société, en Belgique, elle tient, elle vit, elle se développe depuis 70 ans grâce à du salaire, pas grâce à de l'emploi.
Je suggère aussi à tous les partisans du partage du temps de travail - dans l'emploi, ils oublient souvent de dire qu'on travaille ailleurs - que ce qui importe dans ce partage, c'est avant tout de partager les salaires.
Et je les invite dès lors à avoir un peu plus de respect pour la masse salariale que l'on partage déjà.
Les pertes d'emplois ne sont pas un bain de sang social quand on déconnecte le salaire et l'emploi.
Et c'est une des spécialités belges... elle s'appelle la prestation sociale.
Elle se pratique massivement depuis 70 ans, au grand dam des marchés, au grand dam d'une certaine Europe, au grand dam de ceux qui font leur beurre de la mise en concurrence dans l'emploi de tous les travailleurs.
Pour le plus grand bonheur des prestataires sociaux qui bénéficient de ces belles couleurs sociales que donne la moutouellisation du salaire.
Va t on laisser encore longtemps les banques, la grande distribution ou les autres employeurs repomper joyeusement l'épargne salariale, pomper joyeusement la sécurité sociale.
Va t on laisser un nouveau Shaddoko s'installer tranquillo ou enfin dire "l'emploi ça suffit de nous entuber avec ça", ""bye-bye Delors" et ""vive le salaire pour tous" ?
[pour les Shadok, voir ici, pour Jacques Delors, voir, par exemple ici, mais c'est un peu plus confus: il faut en tout cas créer des emplois, quoi qu'il arrive, pour la moutouelle, voir ici]