Les marques ne remboursent pas les dégâts

Rappelons les faits: en avril dernier, un immeuble, le Rana Plaza, s'est effondré. Il s'agissait d'un atelier de confection textile au Bangladesh. L'effondrement a provoqué plus de mille morts. Cet effondrement était lié à l'utilisation de matériaux de mauvaise qualité pour construire les bâtiments, il était lié à la mauvaise façon générale de ces ouvrages.



Cet effondrement fait suite à une longue série mais ne la termine pas. Les effondrements sont fréquents dans le secteur, les incendies aussi. Les conditions de travail sont épouvantables dans le secteur au Bangladesh et les pouvoirs locaux, trop contents des intéressements que lui concède les patrons du secteur, ferment les yeux avec une constance admirable.

Et c'est un massacre. Pour le moment ont lieu des pourparlers pour l'indemnisation des victimes à Genève. Une vingtaine de marques impliquées n'ont pas jugé utile de se déplacer, une dizaine sont présentes mais ne parviennent pas à un accord. Je cite l'article:

"L’effondrement en avril du Rana Plaza, immeuble de neuf étages d’ateliers de confection dans la banlieue de Dacca, a fait 1.129 morts, et l’incendie de l’usine Tazreen en novembre dernier 110 morts.
Mercredi, les débats, menés à huis-clos, ont porté sur les usines Tazreen, jeudi sur le Rana Plaza et sur la création d’un fonds de compensation pour le Bangladesh.
Ces discussions à huis-clos ont eu lieu à l’Organisation internationale du travail (OIT) qui reste neutre dans cette affaire, a précisé à l’AFP un porte-parole de l’organisation, Hans von Rohland.
Les 11 marques et revendeurs qui se sont rendus à Genève sont pour la plupart européens, dont Primark, Bon Marché, Camaïeu et Store Twenty One, ont indiqué dans un communiqué les organisations représentant les travailleurs.
En revanche, une vingtaine --dont Walmart, Benetton et  Mango-- ont refusé de répondre aux invitations insistantes à participer aux discussions, «démontrant un mépris total» pour les victimes, ont dénoncé les organisations."

Lien:
AFP - Libération

Je rappelle le fonctionnement du circuit: les marques sous-traitent à des négriers. Les négriers embauchent dans des conditions apocalyptiques à l'autre bout du monde des gens qui crèvent de faim. Les marques ne sont plus que des financiers qui vendent une image de marque et les producteurs se partagent une partie infime de la plus-value (de l'ordre de 1%).



Il s'agit bien sûr de travailleuses qualifiées voire douées. Elles ont un véritable savoir-faire et le mépris de leur sécurité n'est qu'un reflet du mépris dans lequel elles sont tenues. Nous tenons ce mépris de la vie des nôtres et de leurs qualifications pour criminel, nous soulignons qu'il est commis pour augmenter les marges des actionnaires des marques et des propriétaires locaux des usines, nous appelons à une lutte déterminée, résolue et méthodiques contre ces pratiques ultra-employiques.

Lien d'une émission radio sur le sujet:

Mermet au Bangladesh - émission dure

Et n'oubliez pas, ce qu'ils font à l'une des nôtres, c'est à nous tous qu'ils le font.