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De plus en plus d'emploi

Puisque l'on bavasse à tort et à travers sur les chômeurs dans le plat pays, nous relayons les statistiques officielles gouvernementales sur l'évolution du taux d'emploi de la population en âge de travailler.


Le tableau considère les gens "en emploi". Il faut (probablement) comprendre les gens "en emploi, avec un travail d'indépendant et les fonctionnaires".


On constate que, entre 1983 et 2012, la population en emploi en Belgique chez les 15-64 ans (en comptant les ados, donc) est passée de 52,6% à 61,7% en 2012.

Alors que la population en emploi passait de moins de quatre millions à moins de cinq millions en moins de vingt ans, la population officiellement au chômage (là aussi, les appellations et les critères sont discutables) stagnait.

Ceci nous amène à conclure:

- que l'augmentation du taux d'emploi ne résout aucune crise et qu'elle n'est pas corrélée avec une augmentation du bien être général
- que les chômeurs stigmatisés comme responsables du chômage n'augmentent pas en nombre (le tableau est antérieur aux mesures anti-chômeurs des deux derniers gouvernements, Di Rupo - De Wever&Michel, mesures qui ont organisé le harcèlement et l'exclusion administrative des chômeurs)
- qu'un chômage stable dans le temps plaide pour des causes structurelles (donc que ce sont les organisateurs de l'activité et les acteurs importants d'icelle qui sont à incriminer et non les personnes au chômage)
- qu'on peut à la fois augmenter le taux d'emploi (au sens large) et maintenir un taux de chômage
- que le chômage est demeuré à un niveau (relativement) élevé alors que le PIB belge était multiplié par trois (de 120 milliards à 400 milliards, à peu près)
- que la croissance en terme de PIB ne constitue en rien un facteur de diminution du chômage
- que le chômage n'empêche en rien une augmentation du PIB
Tout ceci nous amène à penser que le million d'employés (au sens large, donc, fonctionnaires et indépendants inclus) supplémentaire en trente ans a dû faire des concessions salariales majeures face à la pression, à la menace du chômage.

C'est-à-dire que le chômage a rapporté des fortunes aux propriétaires lucratifs et aux employeurs (au sens large, il peut s'agir de clients qui ont recours à des sous traitants).

Le chômage ne s'oppose donc pas à l'emploi (au sens large), il en est une condition, il en est la face cachée.

Le couple emploi-chômage permet de faire exploser le PIB alors que les salaires stagnent et que la qualité du travail dans le cadre de l'emploi au sens large, l'intérêt de ce travail sont susceptibles de diminuer.

Et si nos politiques commençaient à parler de choses sérieuses plutôt que de nous assommer avec un électoralisme nauséeux? Et si on demandait à des chômeurs, à des chômeuses de parler du chômage? Et si on demandait aux victimes de l'emploi (au sens large) de parler de l'emploi?

Et si nos solutions étaient des problèmes, et si nos problèmes étaient des solutions?

Source:
http://statbel.fgov.be/…/Stagnation_du_marche_de_l_emploi.j…

La relance par le salaire

  Cet article est disponible en PDF ici

Pour sortir de la crise

L'Union Européenne a inscrit le principe de subsidiarité dans ses traités. L'idée est de favoriser le niveau de pouvoir le plus local, le plus bas possible dans les prises de décision où les niveaux se font concurrence pour coller aux intérêts de la population.

Selon ce principe (voir ici),

l’Union ne pourra agir dans un domaine politique que si:
  • cette action fait partie des compétences conférées à l’UE par les traités (principe d’attribution);
  • dans le cadre des compétences partagées avec les États membres, l’échelon européen est le plus pertinent pour atteindre les objectifs fixés par les traités (principe de subsidiarité);
  • le contenu et la forme de l’action n’excède pas ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs fixés par les traités (principe de proportionnalité).
 Pour ce qui est des drames du chômage et de l'emploi, ces problèmes doivent donc être posés à un niveau européen puisque la monnaie et le cadre économique sont fixés à ce niveau-là: l'échelon européen est le plus pertinent.

Pour autant, les institutions européennes sont aussi compliquées que bureaucratiques. Nous avons donc opté pour une solution européenne qui contourne et les institutions européennes et les législations nationales. On ne change rien, on rajoute, sans voter de loi nationale, sans devoir obtenir l'unanimité des États membres, on crée un nouveau machin.

Explications.

  • Quelques données:

Il y 17 T€ (17.000.000.000.000) de valeur ajoutée annuelle en Europe - 17 millions de millions d'€. Sur ces 17 trilliards, la France représente 2 trilliards d'€ de valeur ajoutée annuelle et la Belgique 400 milliards d'€ (0,4 trilliards).

Avec selon éconosphère (ici) 65% pour les salaires




soit  11T€

et 35% pour le capital (dividendes)

soit 6T€
Population active de l'Union européenne = 250 millions de producteurs
Chômeurs en Union européenne = 26 millions de producteurs
Retraités en Union européenne = 100 millions de producteurs
  • Avant toute chose éviter la fuite des capitaux
Avant de mettre sur pied ce plan, pour éviter que les spéculateurs ne vide les circuits économiques de leur substance monétaire, il faut opérer des changements de monnaie de référence.

Lénine lui-même eut à faire face au pouvoir de nuisance des boursicoteurs.

Pour leur enlever tout pouvoir de nuisance, il faut changer de monnaie et de mode de création monétaire. Le crédit n'a pas de sens. Il faut et il suffit d'avoir recours à la cotisation-investissement et à la création monétaire directe par les pouvoirs publics pour financer les divers investissements urgents à faire à la veille de la transition énergétique.

Il faut avoir recours à quatre monnaies différentes au niveau de la zone considérée en transition salariale - l'Europe, par exemple.

La première monnaie sera la monnaie convertible, inutilisable sur le marché interne. Son cours sera contrôlé par les autorités publiques, en concertation avec les partenaires commerciaux. Cette monnaie servira exclusivement au commerce extérieur de la zone monétaire en transition salariale. Appelons-la le Thaler.

La deuxième monnaie sera une monnaie exclusivement interne. C'est avec cette monnaie que seront versés les salaires dans la zone, c'est elle qui servira de moyen de paiement pour les salaires ou pour les marchandises à prix standard. Appelons cette monnaie l'écu.

La troisième monnaie aura la même valeur que l'écu mais ne sera d'usage que local. Elle permettra aux commerçants de concentrer leur activité sur les produits locaux; elle permettra d'amorcer la relocalisation de l'économie.

La quatrième monnaie sera l'Itaca. Un itaca vaut une heure de travail (quelle que soit la qualification, les prestations effectives et les réalisations du travailleurs). Les itacas sont délivrés par des associations agréées qui utilisent le travail bénévole. Les itacas peuvent ensuite être échangés. Leur cours est celui de l'heure de travail. L'itaca vaut sur l'ensemble de la zone.

Ces quatre monnaies différentes permettront d'abandonner l'euro en une dizaine de jours. Les détenteurs d'euros devront les convertir à des guichets en lien avec le fisc (ce sera l'occasion de refaire les finances publiques). Passée cette période, la banque centrale et les banques privées ne reconnaîtront plus l'euro. Faute de reconnaissance bancaire, les comptes en euros des paradis fiscaux, les titres dérivés, les valeurs boursières en euros seront livrés aux marchés et disparaîtront en tant que valeurs économiques, leur valeur tendra rapidement vers zéro.

Comme la masse monétaire européenne aura été amputée de sa composante dormant dans les paradis fiscaux, les autorités pourront (et devront) créer énormément de monnaie pour remplacer celle qui aura disparu. La monnaie créée servira à socialiser les outils de production et à payer les salaires, fondements de l'économie.

  • Plan de résolution des drames de l'emploi et du chômage en Europe

Voici nos pistes dans l'ordre. Ce sont des pistes de compromis, des mesures pragmatiques, réalistes, pavées de bon sens. Nous proposons de socialiser la valeur ajoutée pour nous libérer de l'emploi.

1. créer une sécurité sociale européenne supplémentaire qui s'additionnerait aux sécus nationales avec un taux de cotisation de 25% supplémentaire.

Cette sécurité sociale complémentaire garantirait ou compléterait les prestations chômage, retraite et santé intégralement dans les pays où les sécurités nationales ne le font pas encore.

Les délégués de la sécurité sociale européenne seront élus directement au suffrage universel lors des élections sociales. Leurs mandats seront révocables.

soit 2,75 T€ de cotisations en plus (et une augmentation des prix de l'ordre de 15 à 20% à long terme, sur quelques années et de 4% immédiatement) par cette mesure toute simple, 25% de cotisation sur tous les salaires en Europe (et une taxe équivalente sur les produits importés).
- Le problème de la déflation est résolu: la déflation est une baisse générale des prix à la consommation qui accompagne des crises économiques majeures. La déflation signe une catastrophe économique, une crise de surproduction or, en Europe, aujourd'hui, nous sommes à l'aube d'une déflation. L'augmentation des prix et du PIB par les salaires socialisés empêche ce type de crise et relance la machine économique.
Nous aurions alors une clé de 15,25T€ pour les salaires et 6T€ pour les dividendes avec une augmentation importante du PIB - de 4% immédiatement et de 15 à 25% sur le long terme - et une relance de la consommation, comme nous l'avons dit.

Divers pays d'Europe ont déjà des prestations sociales. Les 4,25T€ (11.300€ par producteur) vont compléter et harmoniser les prestations chômage inconditionnelles et les prestations de retraite en Europe.

- En suivant l'idée de Friot, on pourrait imaginer une harmonisation, en complément des prestations traditionnelles, sur une échelle de 1.500€ à 6.000€. En calculant une moyenne d'un peu moins de 3.000€ mensuels à financer pour les 126 millions de producteurs au chômage ou à la retraite, nous obtenons les 4,25T€ de supplément de PIB. Des millions de travailleurs sont libérés des employeurs et de la misère.
Pour ne pas modifier les équilibres des échanges face à la concurrence extra-européenne, il faut prélever une taxe limitée sur les produits d'importation - taxe de l'ordre de 25% de la part salariale de la valeur ajoutée, soit environ 4% du prix. Pour ne pas réveiller la guerre économique, pour montrer notre bonne volonté, son montant en sera intégralement reversé sous forme de salaire socialisé aux producteurs des pays exportateurs. Les partenaires économiques de l'Europe verront de ce fait leurs salaires légèrement revalorisés, ce qui les rendra plus stables et plus prospères.

2. socialiser la partie salariale de la valeur ajoutée

Les 11 T€ salariaux restant peuvent aller directement à une caisse européenne des salaires à créer en plus de tout ce qui existe. Progressivement, par classes d'âge, par exemple, les producteurs seront salariés par cette caisse indépendamment de leur activité professionnelles. Les salaires se calculeront dans une échelle semblable à celle du chômage ou des retraites. Les montants seront inchangés (sauf les montants inférieurs à 1.500€ ramenés à cette somme et les montants supérieurs à 6.000€ également ramenés à cette somme). 

Soit, si l'on évalue à 415 millions de travailleurs majeurs la population de l'Union - retraités compris -, l'ensemble des salaires et de la nouvelle cotisation européenne représente un budget de 36.000€ par travailleur par an, ce qui permet une salarisation dans l'échelle envisagée immédiate sans supplément, sans aucune augmentation de prix. L'ensemble des travailleurs du continent est libéré des employeurs et peut enfin travailler comme bon lui semble.

Comme l'ensemble des petits salaires est augmenté, la demande relance la machine économique. Comme l'activité est libérée de la tutelle des employeurs, la créativité se déploie et de nombreuses initiatives se développent pour répondre au défit de la transition énergétique et de la crise écologique. Pour la première fois depuis des décennies si ce n'est des siècles, on peut soigner les malades, accompagner les personnes âgées, passer du temps avec les enfants. L'économie devient quelque chose de fort utile.

3. On socialise aussi les investissements et la part du capital, les 6T€.

On peut, au choix et de manière non exclusive, infliger une amende aux propriétaires lucratifs; taxer la propriété lucrative à des taux extrêmes; taxer intégralement les gains issus de la propriété lucrative ou abolir légalement la pratique de la propriété lucrative. Parallèlement, on organise la propriété d'usage des entreprises. Des conflits peuvent enfin éclater, des décisions se prennent enfin, les choses bougent.

La socialisation des investissements et l'abolition de la propriété lucrative rendent le libre-échange possible avec les partenaires commerciaux puisque les prix à la production sont maîtrisés. La question du libre-échange et du protectionnisme est de toute façon débattue de façon démocratique.

Je te paie un pot?


Au rayon chiffres à rappeler: les cadeaux fiscaux aux plus grosses entreprises (au détriment de leurs concurrents plus petits, électeurs MR, et du contribuable) se sont élevés à 13 milliards d'€.

Deux fois le budget du chômage (prépension, plan d'activation et chômage-intempérie inclus) et 90 fois les économies escomptées par le plan d'exclusion de chômeurs (l'article 63§2). Si les chômeurs sont chers, les gros actionnaires sont deux fois plus chers.

Au rayon des réalités économiques à rappeler: le budget chômage est dépensé par les salariés au chômage alors que les profits des grosses entreprises gonflent l'accumulation, inutile et dangereuse, ils concentrent la richesse et sabotent la machine économique.

Au rayon philosophie économique: les salaires des chômeurs créent de la valeur économique alors que la rente des profits des grosses entreprise parasite cette création de valeur ajoutée.

Questions:
- pourquoi l'ancien gouvernement a gavé les actionnaires-parasites?
- pourquoi le nouveau gouvernement qui prétend faire des économies continue?
- pourquoi les intérêts des travailleurs au chômage ou affligés d'un emploi ne sont pas représentés politiquement alors qu'ils constituent la majorité de la population?

Stage

Nous vous partageons une image de Social Class Inequality (ici, en anglais).




Traduction :

- 5,7 millions de jeunes sont au chômage en Europe (23,7%)

- 4,5 millions de diplômés et d'étudiant effectuent un stage chaque année en Europe

Les stages sont devenus une condition pour obtenir un emploi comme s'ils comblaient le fossé de compétences entre la formation académique et le métier, mais, bizarrement, la majorité de ces stages ne remplit pas cet objectif.

- 59% des stagiaires ne sont pas payés

Inégalité sociale et précarité des conditions de vie

- 40% des stagiaires travaillent sans contrat

Pas de protection sociale et pas de définition claire des tâches

- 30% des stages n'ont pas de contenu d'apprentissage

Pas d'acquisition de compétence.

L'économie en tableaux

Mother Jones partage 11 graphiques qui montrent l'économie de l'emploi pour ce qu'elle est: une gigantesque machine à misère (ici, en anglais). Nous traduisons leurs commentaires.

La productivité a explosé mais les revenus et les salaires ont stagné pour la plupart des Américains. Si le revenu médian (celui de la personne qui compte autant de gens plus riches qu'elle que de gens plus pauvres) avait augmenté au même rythme que l'économie depuis les années 1970, il s'élèverait à 92 mille $ au lieu des 50 mille $ actuels.

Évolution depuis 1979 - Productivité - Revenu moyen des 1% les plus riches - Revenus moyens





La croissance revient ...
Évolution du PIB et pic avant la récession




Gel des salaires


Croissance du salaire minimum en valeur réelle depuis 1990: 21%
Croissance du coût de la vie depuis 1990: 67%
Salaire minimum annuel: 15.080$
Revenu nécessaire à la sécurité matérielle pour un travailleur isolé: 30.000$


... mais pas les emplois
Évolution du chômage et pic avant la récession


Part des employés qui travaillent plus de 50 h par semaine (qualifiés - revenus intermédiaires - bas revenus)
Salaire annuel moyen des syndiqués: 47.684$
salaire annuel moyen des non syndiqués: 37.284$
Proportion des travailleurs syndiqués aux USA
 Où est mon boulot?

De plus en plus de multinationales US virent leurs employés aux USA et embauchent à l'étranger.
Emplois gagnés (en bleu, à l'étranger) et emplois perdus (en rouge, aux USA)
 


 Pour les Américains dans leur ensemble, la durée moyenne de la semaine de travail n'a pas beaucoup changé depuis des années. Mais, pour beaucoup de travailleurs de la classe moyenne, les obligations professionnelles envahissent le temps libre, le temps en famille. Les bas salaires ont vu leur semaine de travail diminuer faute d'emploi disponible.


Week-end chômé légal par pays; congés payés en semaines par pays; congés de maternité en semaines par pays

Le burn-out - statistique et interrogation


Je voudrais qu'un employiste versé dans la pédagogie m'expliquât l'intérêt d'organiser l'activité humaine au détriment de la qualité de vie humaine? Je voudrais qu'on m'explique - comme à un enfant de six ans - pour quoi l'emploi est présenté comme un horizon indépassable, comme source de toute légitimité sociale alors qu'il empoisonne (et pas qu'à moitié, un burn-out, c'est atroce) ses disciples.

Ne s'agit-il pas d'une religion malsaine, ne s'agit-il pas d'une secte qui sacrifie ses fidèles, les contraint par la misère et chipe leur temps, leur ressource, leur joie de vivre, leur vie de famille, leurs liens sociaux?





Nous rappelons que 


le burn-out est dû à une gestion managériale qui entend augmenter la productivité (ou qui entend licencier en s'épargnant des primes de licenciement en poussant les employés à bout)

les maladies qui accompagnent le burn-out empêchent l'employé de travailler parfois définitivement, elles nécessitent des médications coûteuses à charge de la sécurité sociale

le faible bénéfice obtenu par les techniques de torture amenant au burn-out est immédiatement englouti par le jeu de la concurrence

en travaillant vite et mal, on produit des choses mal faites, inutiles ou mal pensées.

Extrait

"Technologia s'est fondé sur un sondage mené auprès de 1 000 actifs. Il en ressort que 12,6 % d'entre eux encourent un burn-out, ce qui, rapporté à l'ensemble de la population, porte le nombre de personnes concernées à 3,2 millions d'actifs.

Le cabinet d'experts, qui est notamment intervenu chez France Télécom après la vague de suicides de 2008-2009, relève que le risque de burn-out, caractérisé par un travail excessif et compulsif, est particulièrement élevé chez les agriculteurs (23,5 %), devant les artisans, commerçants et chefs d'entreprise (19,7 %) et les cadres (19 %). Viennent ensuite les ouvriers (13,2 %), les professions intermédiaires (9,8 %) et les employés (6,8 %)."


http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/01/22/plus-de-3-millions-de-francais-au-bord-du-burn-out_4352438_3234.html

L'emploi contre les salaires depuis 1980, aux États-Unis (note de lecture de C. Sauviat)

Vous pouvez trouver l'article que nous résumons in extenso sur le site de l'Ires, ici.

Les salaires états-uniens stagnent depuis 1970 (à l'exception de la seconde moitié des années 1990). Depuis 1980, les syndicats ont accepté les baisses de salaire au nom de l'emploi. Ils ont également accepté la dégradation des conditions de travail au nom de l'emploi, au nom du chantage au chômage, c'est ce qu'on appelle le concession bargaining.

Depuis 1973, les salaires ont décroché par rapport à la productivité qui a, elle, continué à augmenter.

Image extraite de l'article de l'Ires

Ceci a fait exploser les inégalités salariales et a fait perdre globalement 6% du PIB aux salaires au profit des dividendes des actionnaires.

La parenthèse de contrôle des prix et des salaires ouverte par Roosevelt s'est achevée en 1981 avec Reagan.



Le Concession Bargaining est amené par la pression de la concurrence étrangère
de nombreuses concessions sont obtenues par les employeurs, que les syndicats, cédant "aux sirènes de la compétitivité" acceptent en contrepartie de mesures destinées à sécuriser l'emploi ou à renforcer leur rôle dans les entreprises.
Des gels de salaires se répandent, puis des réductions. Une partie du salaire est intégrée dans des primes ce qui permet de réduire l'assiette de cotisation (et donc la qualité des prestations sociales) et laisse inchangée l'échelle des salaires.

Les employeurs introduisent une grille salariale à deux vitesses: les derniers venus touchent des salaires moindres.

Depuis les années 1990, ce sont les compléments de salaires qui disparaissent à leur tour, les primes, les avantages en nature, etc.

Les salaires horaires minimum diminuent depuis la crise de 2008 en dollars constants.

Les fonctionnaires sont à leur tour touchés par le concession bargaining du fait de l'état des finances publiques.

La stagnation des salaires a poussé les ménages à s'endetter pour conserver leur train de vie. Comme les salaires n'augmentaient toujours pas, ces dettes sont devenues ou vont devenir progressivement insolvables, ce qui ne manquera pas de provoquer d'autres crises. Cette spirale infernale risque d'affecter la maigre part socialisée des salaires, le medicare et le medicaid.

25 milliards volés aux salariés français

En France, nous déplorons une politique de guerre au salaire qui s'attaque aux salaires sociaux, aux cotisations sociales. Nous rappelons que les 25 milliards offerts au patronat français le sont au détriment du salaire, des droits salariaux de tous les salariés - employés, ouvriers, chômeurs, retraités, etc.

Ces 25 milliards récompense un patronat dont la force de nuisance écologique et sociale n'est plus à prouver, ils récompensent les thuriféraires de types de managements psychogènes, ils récompensent des sociopathes indifférents à la dissolution de la société française, ils récompensent des patrons qui profitent plutôt bien de la crise qu'ils organisent.

Ces 25 milliards sont un casse gigantesque, un rapt de la valeur produite dans l'emploi et hors emploi, une monumentale stupidité.

Ce qu'ils volent à l'un des nôtres, ils nous le volent à nous tous. Le vol est un délit et doit être puni comme tel.



http://www.challenges.fr/economie/20131206.CHA8048/les-patrons-ont-economise-25-milliards-sur-les-cotisations-sociales-en-2012.html

Enquête chez les 1%

Cet article en allemand (http://www.gegen-hartz.de/nachrichtenueberhartziv/globale-elite-fuerchtet-arbeitslosen-rebellion-90015899.php) nous apprend que, selon une étude du Forum Économique Mondial, la grande bourgeoisie propriétaire craint par dessus tout l'action politique des chômeurs et la montée des inégalités sociales en Europe.

Pour les grands 'décideurs' interrogés par cette étude, les tensions sociales apportées par le chômage seront le grand défi pour notre continent - notamment les 24% de jeunes au chômage dans la zone euro, sans perspective dans le cadre d'une crise économique interminable.
Crédit: CNN, illustration Thomas Porostocky

En particulier, les manifestations et les émeutes se sont multipliées ces derniers mois en Italie, en Grèce ou en Espagne.

Les inégalités sociales croissantes amènent une instabilité économique croissante, selon les décideurs.

Au fond, nous pouvons partager le désarroi des '1%' mais nous avons des solutions existantes à creuser:

- investir dans les salaires sociaux, dans la sécurité sociale
- socialiser la valeur ajoutée
- démocratiser la production économique (ce qui permettrait éventuellement une indispensable réorientation écologique et énergétique)
- augmenter les salaires
- ouvrir l'activité hors emploi, ouvrir l'avenir des jeunes et des moins jeunes, permettre, soutenir, favoriser la créativité, les projets sans considération pour la morne chrématistique
- créer des coopératives, des communautés ou des oasis où l'on peut survivre, transmettre et inventer des formes de vie différentes
- sauver nos savoirs de la prolétarisation de la production économique
- créer d'autres modes de relation humaines, moins intéressées, plus intéressantes.

Un sondage révèle qu'un tiers des jeunes femmes ne peuvent pas faire face

  • Traduction et résumé d'un article du Guardian
Selon un sondage, si les jeunes femmes pensent qu'elles ont plus d'opportunités professionnelles et plus de chance de concilier la parentalité et l'emploi, le tableau devient ensuite beaucoup plus sombre.

Selon ce sondage, un tiers des femmes pense qu'il n'aura jamais un salaire égal, un cinquième pense qu'il aura moins de respect et un statut moindre que leurs mères, près d'un tiers pense qu'il sera moins heureux et deux tiers pensent qu'ils seront sujets à plus de troubles alimentaires et à des maladies mentales.

Le sondage révèle également que 40 % des jeunes femmes sont souvent seules, 46 % ne savent pas à qui elles peuvent faire confiance ; 36 % disent ne pas pouvoir faire face à la vie, se sentir seules, et une sur quatre déclare qu'elle ne peut trouver une oreille en cas de difficultés.

Une recherche de YWT du sondage a regardé les qualifications, les emplois, le logement, la santé, les liens familiaux et les perspectives. Alors que plus de 58 % des jeunes femmes semblent sécurisées et dans l'emploi, 42 % sont aux prises avec des problèmes de déqualifications, des relations difficiles avec les partenaires et la famille, la dette, la pauvreté , le logement et la dépression. Cinq pour cent des jeunes femmes diplômées souffrent également de dépression et d'isolement.

Le rapport dit que les jeunes femmes sont souvent orientées vers des apprentissages stéréotypés, tels que la garde d'enfants, la coiffure, qui sont faiblement payés. Actuellement, alors qu'il y a 10 candidats pour chaque poste hautement qualifié, il y a 45 candidats pour les postes vacants dans le secteur peu valorisés. 

La construction détruit dans le silence de l'emploi

Un article fait le point sur la situation du secteur de la construction aux États-Unis. Si je n'ai pu trouver l'équivalent de cet article pour la Belgique, la situation y est cependant parfaitement identique, à savoir:

- les infractions aux règlements de sécurité sont nombreuses. L'application de ces règlements de sécurité est souvent une question de vie ou de mort pour les travailleurs

- l'inspection du travail chargée de faire respecter ces règlements est en sous effectif (en Belgique, elle est aussi parfois corruptible), elle classe l'essentiel des rares plaintes sans suite

- les ouvriers n'osent pas se plaindre de peur de perdre leur emploi. Le choix se fait entre un boulot peu qualifié, un revenu nécessaire et la sécurité au travail. La pression du chômage et la logique de l'emploi sont poussées à l'extrême dans ce secteur. Ce secteur n'est pourtant pas soumis à la concurrence étrangère (aux USA, mais même en Europe).

- il y a eu 400.000 morts dans la construction aux USA ces quarante dernières années (voir notre article), soit plus de six fois le nombre de victimes US au Vietnam.

Nous rappelons qu'il est possible de construire des maisons, des immeubles en toute sécurité à condition de s'affranchir de la pression de l'emploi; nous rappelons qu'il est possible d'être fier et heureux de construire des maisons et des immeubles à condition de s'affranchir de la logique de l'emploi; rappelons que les ouvriers de la construction sont courageux, qu'ils défient les intempérie et, à leurs heurs, la gravitation; rappelons que les ouvriers sont qualifiés, compétents, doués, utiles et que c'est la logique de l'emploi qui les prive de la reconnaissance de ces qualités.

Une étude allemande lie santé et harcèlement des chômeurs

Résumé et traduction

Une étude allemande a constaté que les allocataires du fameux Hartz IV souffraient souvent de problèmes de santé.

Si l'étude ne détermine pas si c'est la misère qui rend malade ou la maladie qui rend misérable, elle constate que les maladies mentales touchent plus de 40% des allocataires de Hartz IV - les employés dans leur ensemble sont quelque 20% dans le cas. Il faut savoir que les allocataires de Hartz IV sont des working poors, des travailleurs (éventuellement à plein temps) qui doivent vivre avec quelques 500€ par mois et des allocations logement faméliques.


Nombre de "Hartz IV" souffrent de dépression. Cette maladie rend la recherche d'emploi à peu près impossible. Le harcèlement institutionnel et la pression à accepter n'importe quel emploi contribue en tout cas à la détérioration de la santé psychique des intéressés.

Le pourcentage de diagnostiques psychiatriques a explosé ces dernières années chez les "Hartz IV". Ils voient leur espérance de vie énormément diminuer.

 Mise en perspective

Le lien avec le harcèlement vécu par tous les chômeurs, par tous les travailleurs pauvres en Europe et dans le monde est évident. Tous subissent une maltraitance institutionnelle du fait d'administrations ou d'employeurs criminels. Nous dénonçons les pressions (en Allemagne, elles touchent également les employés) et le harcèlement institutionnel plus ou moins fondé.

Nous soulignons l'impact sanitaire, la souffrance psychique que génèrent ces pratiques totalitaires  et appelons au droit au salaire, à la santé, au respect social, à l'activité inconditionnel.

Allemagne affamée, Allemagne outragée mais Allemagne libéralisée

Nous apprenons dans Junge Welt (en allemand) que la pauvreté prolifère outre-Rein, entre le plan Hartz IV de mise au travail (pour ainsi dire) gratuite des chômeurs et absence de salaire minimum.



Cette absence de salaire minimum est une spécialité là-bas, ce qui permet, en période de chômage élevé ou quand les conditions de vie des chômeurs sont suffisamment empoisonnées d'embaucher pour (presque) rien.

En 2012, on comptait 16,1% de pauvres en Allemagne (moins de 60% du revenu médian), ce qui correspond à une augmentation de 0,3% en un an.

Le risque de pauvreté est plus élevé chez les femmes (17,7%) que chez les hommes (15,5%).

Les mères célibataires sont 38,8% à être pauvres, les pères célibataires sont également touché par la misère.

Le résultat d'une politique d'euro fort favorable à l'épargnant, d'une politique employiste à outrance (au prix du salaire) se fait voir immédiatement: misère, stagnation et, demain, quand les Hartz IV prendront leur retraite, retour à l'asile pour indigents.

Intérim et précariat

Un article de la Libre Belgique nous détaille les résultats d'une étude conjointe de la KUL, de l'UCL et de la FGTB.



Résumé:

65% des intérimaires le restent pendant plus de deux ans
30% des intérimaires le restent pendant plus de cinq ans
54% des intérimaires font du présentéisme, ils vont au travail alors qu'ils sont malades, par crainte de perdre leur emploi
65% des intérimaires ont des contrats à la semaine
la moitié des intérimaires sont prévenus des changements d'horaire le jour même
33% des intérimaires ont des difficultés à gérer un budget
34% des intérimaires ne peuvent contracter un emprunt

Mise en perspective

Nous rappelons qu'il s'agit, en Belgique de 520.000 producteurs sur une population active de 4.450.589 personnes, soit près de 12% des intéressés.
Nous rappelons également que cette population est privée de démocratie syndicale puisqu'elle ne participe pas aux élections professionnelles et n'a pas de branche spécifiques au sein des trois syndicats belges.

Nous rappelons que la précarité, la crainte de la misère (le fameux aiguillon de la nécessité) constituent des entraves répétées et sérieuses à la liberté humaine, qu'elles empêchent de s'organiser, de fonder une famille, qu'elles constituent une menace permanente contre l'employé ce qui, à terme, peut évoluer en burn-out ou en dépression réactionnelle. L'organisme humain n'est pas adapté à des stress prolongés.

Nous appelons à l'abolition de l'emploi en général et particulièrement de cette forme odieuse du chantage esclavagiste, nous appelons à la liberté de faire, au salaire, au respect du producteur.

Le coût du capital pour les producteurs

Petit article de l'huma qui circule bien sur les réseaux.

Huma - salariés à la diète actionnaires gavés

Un tout petit commentaire, en admettant des prélèvements de 60% du brut, nous aurions pour un producteur payé 1500€ par mois, en simulant les chiffres donnés par le quotidien.



Net: 1500€ (paie les factures)
Cotisations et impôts: 900€ (paie la santé, l'éducation, les routes, la police, etc.)
Ponction actionnariale et bancaire: 1700€ (paie le droit de l'argent)

Pour reprendre l'article:
Les entreprises versent donc près de cinq fois plus de dividendes actuellement que dans les années 1980, alors que, dans le même temps, elles ont comprimé la part du gâteau réservée au travail. C’est bien le capital qui a tiré son épingle du jeu. Et on peut constater que, crise ou pas, que la santé des entreprises soit bonne ou mauvaise, les actionnaires sont désormais toujours gagnants : leur rémunération est préservée et toujours à la hausse. Ce, alors que, selon la théorie libérale classique, ces financiers prennent des risques en investissant, et seraient donc exposés à de mauvaises fortunes. En réalité, les risques ont été transférés sur les salariés : l’emploi et la rémunération sont les véritables variables d’ajustement.
 Derrière les considérations froides des chiffres, ce sont des millions d'existences détruites, en France comme partout dans le monde, pour produire plus, plus vite, avec moins de main d'oeuvre, pour faire un peu plus d'argent.

Mais il ne sera pas dit que le PS et la presse complice n'a pas de solution au problème du coût du capital: ils vont nous faire travailler le dimanche!

Huma - Le gouvernement se paie une étude pour travailler le dimanche

Question à mille points, pour quoi?

Hollande supprime les chômeurs, pas le chômage

Je vous envoie un lien vers un article de l'huma qui constate
80.000 radiations de Pôle Emploi pour
50.000 chômeurs de moins.



Conclusion: faute de faire baisser le chômage, on radie les chômeurs, on cesse de les indemniser (en les envoyant au RSA ou en les laissant crever de faim, ça, l'histoire ne le dit pas). Inutile de dire que les dépenses 'allocations de chômage' sont d'excellentes dépenses: elles retournent dans l'économie et, surtout, elles permettent à des producteurs de (sur)vivre hors de l'emploi, de déployer leurs talents hors de ce cadre.

Cette baisse du nombre de chômeurs n'est donc nullement un bon signe, elle manifeste l'incapacité du gouvernement français à augmenter l'emploi. Elle atteste aussi la plongée dans la misère de dizaines de milliers de familles, elle atteste la soumission toujours plus grande au marché de l'emploi des rescapés.

On ne pourrait que s'en réjouir si les salaires étaient enfin découplés de l'emploi et si les producteurs n'étaient plus soumis au joug du patron, du bénéfice ou de la productivité.

Si vous êtes harcelés par Pôle Emploi, n'hésitez pas à nous partager vos expériences, nous ferons suivre.

Le lien en français:

Huma - Légère baisse du chômage forte hausse des radiations


Productivité et salaires aux USA


Sur le tableau de l'image ci-dessous, tableau fourni par le journal en ligne 'Mother Jones', on remarque que
- les salaires stagnent depuis 1979 (la ligne en bleu, en bas)
- la productivité a augmenté de 80% (en vert) depuis la même date; ceci signifie un gain supplémentaire net pour le profit, pour les propriétaires des outils de production
- en rouge les revenus des 1% les plus riches. Leurs revenus ont logiquement été multipliés par 3,5.

On voit que la compression salariale, la pression sur l'emploi est une manière d'accentuer les inégalités sociales. Pendant ces 35 années, le bilan écologique de l'économie US s'est dégradé, les conditions de travail se sont dégradées, la qualité de la production US ne s'est pas améliorée pendant ce laps de temps.

 Pour être complet, l'article appelle les Américains à risquer leurs gains perdus. Nous ne pouvons que nous joindre à cet appel: l'employisme est ennemi du salaire, nous sommes favorable au salaire (ou à d'autres solutions) dans la mesure où il permet à l'activité d'échapper au carcan de l'emploi - ce qui est notamment le cas des salaires socialisés.

Les vrais chiffres du chômage en Allemagne

30 août 2013, 12:42

Glané sur l'excellent site de 'gegenhartz.de', les vrais chiffres du chômage. La différence entre les chiffres officiels (2,9 millions) et les vrais chiffres (3,8 millions) qui incluent les divers chômeurs sous statuts particuliers.

Ces vrais chiffres éclairent tout de même l'échec majeur des politiques de déflation salariale d'Outre-Rhin d'une lumière crue: non seulement les salaires s'effondrent mais en plus ... l'emploi, le saint Graal au nom duquel on pousse des millions d'Allemands dans la misère ne suit pas.

L'emploi contre le salaire

8 août 2013, 00:03
Pour les amateurs d'économie, un tableau extrait du rapport du BIT sur le travail,
on y voit que la productivité augmente de 14 % en 12 anset que les salaires augmentent, pendant ce temps, de ... 6%. Les 8% de différence sont évidemment allés dans les poches des actionnaires (il n'y a pas eu de hausse des investissements) et le chômage a explosé partout pendant ces années.
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