Il n'y a pas de charge ni de cotisation

Une certaine vulgate "de gauche" prétend que les salariés paient les cotisations de sécurité sociale. Comment expliquer alors que les salaires ont stagné ces vingt dernières années aux USA alors que les montants des retraites étaient diminués, comment expliquer ce même phénomène en Argentine depuis l'élection de Monsieur Macri il y a un an et demi et, enfin, comment expliquer que les salaires augmentaient pendant les trente glorieuses aux USA, au Japon et en Europe occidentale alors les prestations de retraites augmentaient elles aussi? 
Enfin, comment expliquer que les innombrables emplois "aidés" (sans cotisations sociale) soient franchement moins rémunérateurs que les emplois non aidés pour les employés?

Il y a une explication simple: les cotisations sociales sont du salaire CALCULÉ sur base du salaire des employés. Ces cotisations sont une création de valeur ajoutée qui s'ajoute donc au prix du bien ou du service (comme l'ensemble de la valeur ajoutée, d'ailleurs).

Donc, ce ne sont pas les employés qui cotisent. Les cotisations sont prélevées à l'occasion de leur travail en emploi. Mais on pourrait très bien cotiser SANS EMPLOI - comme le font les fonctionnaires, par exemple.

Ceci nous permettrait de calculer la valeur ajoutée produite par les prestataires sans s'encombrer d'employeur et d'actionnaire et cela nous permettrait de rendre les entreprises à ceux à qui elles appartiennent: leurs usagers.

Mais la fable du "coût" des producteurs hors emploi permet de faire passer deux autres fables:

- que le salaire des travailleurs en emploi est aussi un "coût" (mais pour qui?)

- que la seule façon de produire de la valeur légitime, c'est de se vendre à un propriétaire lucratif pour qu'il s'enrichisse.

Ce qui évacue d'emblée toute souveraineté dans le domaine économique: les producteurs sont transformés en mineurs économiques.

Ce qui n'est ni une fatalité, ni une loi de la nature. C'est un choix politique.