Les bons comptes font les bons amis

On me charge de vous dire ...

Air France a fait près de 900 millions d'euros de bénéfice

Air France a licencié 2.900 personnes

Le chômage tue entre 10 et 20.000 personnes par an en France

mais rassurez-vous: le parti de la liquette veille, les syndicalistes sont interpellés à six heures du matin
Nous rappelons que les avions n'ont pas besoin d'actionnaires pour voler mais de technicien, de personnel de bord et de pilote

nous rappelons que la poste n'a pas besoin d'actionnaires (et de new public managment) mais de postiers, de postières qui par tous les temps distribuent le courrier jusque dans les coins les plus reculés

nous rappelons que les trains n'ont pas besoin de top managers pour fonctionner mais de mécaniciens et de conducteurs

nous rappelons que la recherche médicale n'a pas besoin d'actionnaires rapaces pour avancer mais de chercheurs, de chercheuses, qualifié(e)s, compétent(e)s et dévoué(e)s

nous rappelons que le travail n'a pas besoin d'employeur pour être effectué
nous rappelons que les producteurs n'ont pas besoin d'employeurs mais que les propriétaires lucratifs ont besoin d'employés par contre.

Nous appelons les producteurs à (se) rappeler (de) ces réalités simples.
Courage à toutes et à tous.

Ce qu'ils font à l'un(e) d'entre nous, ils nous le font à tous

La violence des liquettes

À l'occasion d'un article roboratif sur le "parti de la liquette", Frédéric Lordon nous résume la violence de l'emploi.

la terreur est le fond inaltérable du capitalisme tout court. Seul le recouvrement de la stabilisation macroéconomique (relative…) et de ce qui reste de protection sociale empêche de voir le roc ultime sur lequel le capital a assis son pouvoir : la prise d’otage de la vie nue. Réalité pourtant massive dont les salariés font la douloureuse expérience lorsque l’employeur, dont ils dépendent en tout et pour tout, décide qu’ils sont surnuméraires. En tout et pour tout en effet, puisque le salaire, condition de la vie matérielle dans ses nécessités les plus basales, est, par-là, la condition de la vie tout court, le prérequis à tout ce qui peut s’y construire. Et qu’en être privé c’est frôler l’anéantissement social – parfois y tomber carrément.
Comme de juste, la menace qui fait tout le pouvoir du capital et de ses hommes, menace du renvoi des individus ordinaires au néant, cette menace n’a pas même besoin d’être proférée pour être opératoire. Quoi qu’en aient les recouvrements combinés de la logomachie managériale, de l’idéologie économiciste et de la propagande médiatique, le fond de chantage qui, en dernière analyse, donne toute sa force au rapport d’enrôlement salarial est, sinon constamment présent à l’esprit de tous, du moins prêt à resurgir au moindre conflit, même le plus local, le plus « interpersonnel », où se fait connaître dans toute son évidence la différence hiérarchique du supérieur et du subordonné – et où l’on voit lequel « tient » l’autre et par quoi : un simple geste de la tête qui lui montre la porte.
Sources: