La construction détruit dans le silence de l'emploi

Un article fait le point sur la situation du secteur de la construction aux États-Unis. Si je n'ai pu trouver l'équivalent de cet article pour la Belgique, la situation y est cependant parfaitement identique, à savoir:

- les infractions aux règlements de sécurité sont nombreuses. L'application de ces règlements de sécurité est souvent une question de vie ou de mort pour les travailleurs

- l'inspection du travail chargée de faire respecter ces règlements est en sous effectif (en Belgique, elle est aussi parfois corruptible), elle classe l'essentiel des rares plaintes sans suite

- les ouvriers n'osent pas se plaindre de peur de perdre leur emploi. Le choix se fait entre un boulot peu qualifié, un revenu nécessaire et la sécurité au travail. La pression du chômage et la logique de l'emploi sont poussées à l'extrême dans ce secteur. Ce secteur n'est pourtant pas soumis à la concurrence étrangère (aux USA, mais même en Europe).

- il y a eu 400.000 morts dans la construction aux USA ces quarante dernières années (voir notre article), soit plus de six fois le nombre de victimes US au Vietnam.

Nous rappelons qu'il est possible de construire des maisons, des immeubles en toute sécurité à condition de s'affranchir de la pression de l'emploi; nous rappelons qu'il est possible d'être fier et heureux de construire des maisons et des immeubles à condition de s'affranchir de la logique de l'emploi; rappelons que les ouvriers de la construction sont courageux, qu'ils défient les intempérie et, à leurs heurs, la gravitation; rappelons que les ouvriers sont qualifiés, compétents, doués, utiles et que c'est la logique de l'emploi qui les prive de la reconnaissance de ces qualités.