Enjeux de la fin de la discrimation ouvriers-employés

Suite à la saisine de la cour constitutionnelle sur le problème de la discrimination entre les deux régimes des salariés, le gouvernement belge a décidé de les harmoniser.

Si, a priori, l'unification des statuts est une excellente nouvelle car elle permet d'unifier les luttes également et les revendications, la façon dont la chose se fait refroidit un peu l'enthousiasme initial: le financement de l'harmonisation se fait au détriment des salaires, notamment des salaires sociaux. Elle offre donc une occasion supplémentaire de détruire les salaires et d'augmenter la détestable pression de l'emploi.


1. Le jour de carence est supprimé: en cas de maladie, les ouvriers seront immédiatement indemnisés mais le patron pourra assigner à domicile quatre heures par jour les salariés malades.

2. Les délais de préavis en cas de licenciement ou de démission sont harmonisés, ce qui est une excellente nouvelle pour les ouvriers.

3. Les frais des nouveaux délais de préavis sont pris en charge par la sécurité sociale. Les salaires sociaux seront grevés de 80 millions d'€ par an selon les chiffres du gouvernement. Cette somme peut paraître dérisoire dans un pays aussi riche que la Belgique, c'est pourtant la moitié de l'argent économisé par le plan d'exclusion et de dégressivité des chômeurs qui est consacrée à l'harmonisation des statuts.

4. La construction, secteur le plus touché par la précarité des conditions d'emploi, conserve l'ancien statut ouvrier et ses délais de préavis courts. Ce secteur recevra les mêmes aides que les autres secteurs alors qu'il n'est pas affecté par l'harmonisation. Rappelons que ce secteur n'est pas soumis à la concurrence internationale et que les profits y sont particulièrement juteux. Ce point signifie que la discrimination entre salariés demeurera après l'harmonisation.

Pour des détails, n'hésitez pas à prendre contact avec une centrale syndicale - et à l'interpeller sur la question des ouvriers de la construction ou sur l'augmentation des cotisations sociales pour financer le droit.