Un
employeur nous explique ce qui peut réconcilier patrons et syndicat:
l'emploi. Mais oui, au nom de l'emploi, on bazarde le droit,
l'environnement, on empoisonne la vie des travailleurs, des
travailleuses et de leurs familles, on baisse les salaires (ah, la sacro-sainte compétitivité!), on baisse les "charges", c'est-à-dire les salaires hors emploi.
Transformer la planète en cancer, la vie en névrose, l'enfance et la vieillesse en maladie, l'âge mûr et la santé en malédiction ... au nom de l'emploi!
Merci à ce patron pour sa franchise - malheureusement exacte pour nombre de dirigeants syndicaux.
Transformer la planète en cancer, la vie en névrose, l'enfance et la vieillesse en maladie, l'âge mûr et la santé en malédiction ... au nom de l'emploi!
Merci à ce patron pour sa franchise - malheureusement exacte pour nombre de dirigeants syndicaux.
Extrait de l'article ici (en français)
Le patron de la Sonaca, une entreprise de construction aérospatiale wallonne qui a su se faire un nom à l'international, était l'invité de Bertrand Henne ce mardi matin. Au lendemain de la grève tournante à Bruxelles et dans les Brabants, et à quelques jours de la grève nationale annoncée le 15 décembre, il estime que syndicats et gouvernements fédéral et régionaux pourraient se concentrer sur leurs intérêts communs pour trouver "assez facilement" des mesures qui pourraient contenter tout le monde.
(...)
"Si on se bat dans la rue aujourd’hui, si on manifeste, ou si on réforme au niveau des gouvernements, il faut que l’on garde à l'esprit qu’il y a un vrai sentiment d’urgence, qu’on le fasse pour arriver à quelque-chose", autrement dit que l'on oublie pas l'objectif en ligne de mire: redresser l'économie et créer de l'emploi.
Et selon lui, la concertation est une non seulement encore tout à fait praticable mais permettra justement de prendre conscience qu'il y a finalement plus d'intérêts communs que de points de divergences entre employeurs et travailleurs. "Bien sûr que j'arrive à discuter avec les syndicats. Au niveau de l'entreprise très certainement mais même en dehors, nous constatons le plus souvent que nous avons les mêmes objectifs, à savoir la croissance et l’emploi", indique le CEO.
Dès lors, précise-t-il, "en discutant autant avec des patrons qu'avec des leaders syndicaux, il apparaît qu’on pourrait assez facilement se mettre d’accord sur un panier de mesures équilibrées, qui ne seraient agréables pour personne mais qui pourrait être considérées comme équitables par tout le monde".
"L’emploi ça ne se décrète pas, cela s’attire", a résumé cet ancien de Belgacom. Dès lors, les questions qui se posent selon lui, sont "comment on fait pour baisser le coût du travail et de l’énergie, pour augmenter notre niveau de formation, etc. Pour attirer les investisseurs en Belgique?". Et s'il (ex)pose les questions, c'est qu'il a déjà une idée des réponses qu'il faudrait y apporter.
"Pour les mesures à prendre, il faut sortir du schéma actuel où l’on prend des mesures ponctuelles", estime-t-il. "Nous avons besoin d’un panier d’actions qui vont avoir des effets sur plusieurs années et pouvoir donner une perspective au citoyen sur trois ans, sur cinq ans, sans quoi, on crée de l’anxiété et donc un blocage".
Et parmi les mesures structurelles prônées par ce grand patron, il y a, sans surprise, la réduction des charges sociales.
Son calcul est simple: "si vous réduisez les charges sociales massivement, sur 20% des emplois en Belgique, cela coûte à l’Etat de 7 à 8 milliards d'euros par an. Cet argent peut être récupéré ailleurs, par exemple, dans une mise à plat des aides à l’emploi qui représentent 11 milliards par an, soit presque totalité de l’impôt des sociétés. Il faut remettre ça à plat et redistribuer cela autrement et beaucoup plus vers les entreprises publiques que vers des Asbl ou des services publics".
L'invité de Bertrand Henne ne précise cependant pas comment ces asbl et services publics sont censés faire pour continuer à fonctionner et assurer le rôle sociétal bien souvent essentiel qui est le leur.
Nous rappelons que la notion-même de "charge" (de prestation, en fait)
n'est nullement anti-libérale. Un patron qui est compétent est soumis
aux mêmes "charges" que ses concurrents. Pour un libéral, il n'a donc
pas besoin d'aide pour s'en sortir, il n'a pas besoin d'exemption de
"charge".
Pour un libéral, les concurrents doivent être soumis aux mêmes règles du jeu et, ceux qui ne s'en sortent pas face à une concurrence qui s'en sort, sont ceux qui sont mal gérés - ils doivent disparaître.
Pour un libéral, les secteurs qui ne s'en sortent pas, sont ceux qui n'ont aucune pertinence économique - ils doivent donc disparaître.
Ce qui est regrettable avec les libéraux, au fond, c'est qu'ils ne sont pas libéraux.
Pour un libéral, les concurrents doivent être soumis aux mêmes règles du jeu et, ceux qui ne s'en sortent pas face à une concurrence qui s'en sort, sont ceux qui sont mal gérés - ils doivent disparaître.
Pour un libéral, les secteurs qui ne s'en sortent pas, sont ceux qui n'ont aucune pertinence économique - ils doivent donc disparaître.
Ce qui est regrettable avec les libéraux, au fond, c'est qu'ils ne sont pas libéraux.