Le
Soir nous répète dans une énième crise de sa forme dramatique de la maladie de la Tourette que certains emplois cherchent des preneurs. C'est
vrai: indépendants à 10€ l'heure pour des bac+5 (soit 3€ en poche) ou
employés payés 5€ l'heure (ou quatre, ou trois, ou deux, ou un, ou rien)
avec des horaires coupés.
Baissez les salaires et il n'y aura
plus personne pour prendre les emplois. Si les emplois ne trouvent pas
preneurs, c'est parce qu'ils ne sont pas assez payés
(selon la loi de l'offre et de la demande). Employeurs, cessez de
geindre et augmentez vos prix si vous ne trouvez pas preneurs. Ça, c'est
pour la forme.
Pour le fond, on ne voit pas pourquoi
- on donne voie au chapitre à des employeurs qui profitent du chômage de masse
- on attribue le moindre crédit à ces pleurnicheries patronales puisque
le taux de chômage dépasse - et de loin - le taux d'emplois non
attribués (dans un facteur de un à vingt si ma mémoire est bonne)
- on laisse des gens insinuer que les salariés sont des paresseux qui
fuient le travail. Le problème, ce ne sont pas les postes qui ne
trouvent pas employés mais les postes qui doivent gaver les employeurs,
les vrais paresseux, les vrais parasite qui sabotent l'organisme social
qu'ils squattent
- on attribue la moindre importance à ces
emplois non attribués (un emploi non payé, avec des qualifications
délirantes et des conditions de travail proches de l'esclavage ne
trouvera évidemment pas preneur et c'est tant mieux)
- on
puisse encore croire à l'emploi comme critère social ou économique:
l'emploi ruine notre planète et notre santé mentale, il ronge le travail
en imposant de l'ouvrage nuisible et en empêchant l'ouvrage utile (et
urgent)
- on puisse encore tenir des discours employistes ultra
après quarante ans de politiques employistes désastreuse pour
l'économie, la société et ... l'emploi
- on écoute ces
radoteurs omniprésents à la télé, à la radio et dans les journaux
mainstream: on a entendu leur message, on n'y adhère pas et on a vu que
leur idéologie enterre la prospérité, la démocratie, la liberté, le
loisir ... et le travail au nom de l'impératif de se vendre à des
actionnaires, à des patrons
Bref, bon courage à tous et à toutes.