Des pirates pillés

Qui n'a pas entendu des détournements de bateau au large de la Somalie? Des bateaux géants 'pris en otage' par des pirates prêts à tout.



Voilà l'histoire servie par les médias mainstream. Je suis tombé par hasard sur un article qui fait un lien entre ressources et piraterie. Les pirates sont des pécheurs ... dont les poissons ont déjà été pris par des bateaux-usines.

En lisant le blog de Claude Guillon, j'ai découvert ses notes de lecture de Coll., Frères de la côte. Mémoire en défense des pirates somaliens, traqués par toutes les puissances du monde, L’Insomniaque.

Résumé:

Toxic Somalia (film)

La France dispose d'un territoire maritime énorme du fait des confettis d'empire, ces îles dispersées un peu partout. Ce territoire se situe notamment dans l'Océan Indien, au large de la Somalie.



Le Golfe d'Aden, au Nord de la Somalie, entre la corne de l'Afrique et la péninsule arabique, voit passer une bonne partie du trafic maritime mondial, notamment le pétrole à destination de l'Europe ou des États-Unis.



La pèche industrielle occidentale et l'accumulation de déchet toxique dans la région ont tout simplement privé les pécheurs locaux de poissons. Ils vivaient chichement mais vivaient de la pèche.

Mise en perspective:

Nous soulignons le lien entre cette dépossession de l'outil de vie, de travail, de prospérité (toute relative, en l'occurrence) et le phénomène d'appropriation des biens communs sous toutes leurs formes. L'espace, la terre (par le phénomène d'enclosure, de mise en enclos des terres auparavant communales) deviennent des denrées rares, chères, payantes alors qu'elles faisaient vivre la communauté.

Ce phénomène de piraterie naît de la privation des ressources vitales. Cette piraterie n'existait pas quand les Somaliens disposaient de suffisamment de poissons pour vivre. De la même façon, la privatisation de tous les biens, de tous les services, de toutes les ressources, les espaces, la parole même, sonne à l'échelle du monde une nouvelle ère d'une nouvelle piraterie.

C'est que, après nous avoir privés de ce qu'il nous faut pour vivre, ils veulent que nous leur obéissions dans l'emploi pour les rendre encore plus riches. Faute de ressources, nous n'avons guère le choix à moins que, un jour ou l'autre, d'une façon ou d'une autre, les ressources ne redeviennent nôtres.