Ce n'est pas une affirmation mais une opération de propagande. Les
salaires (qu'ils soient individualisés ou qu'ils restent socialisés par
la sécurité sociale ou par les impôts) ne sont pas un handicap, un coût.
C'est une richesse et commune et individuelle.
On voudrait nous faire croire que, en baissant les salaires, on crée plus de valeur, on devient plus "compétitifs".
C'est là aussi non une affirmation mais une opération de propagande. On
crée moins de valeur ajoutée quand on baisse les salaires puisque les
salaires sont une des composantes de la valeur ajoutée et on ne devient
pas plus compétitifs puisque les pays à bas salaires sont les moins
productifs du point de vue des propriétaires
lucratifs (les productrices
et les producteurs de logiciels informatiques dans la Silicone Valley
rapportent davantage que leurs collègues des sweat shops chinois alors
que les salaires des premiers est infiniment plus élevé; les
investisseurs mettent infiniment plus d'argent dans des pays à hauts salaires,
etc.).
Alors pourquoi ces opérations de propagande?
Pour
faire pression sur les salaires. Pour réduire la part relative des
salaires dans la valeur ajoutée - et augmenter la part relative des
profits dans la valeur ajoutée. Pour que les salariés en emploi ou hors
emploi se sentent coupables, rasent les murs. Derrière la propagande, il
y a un pouvoir qui tend à l'hégémonie, à la domination culturelle chez
celles et ceux qui le subissent.
Alors
que notre prospérité à
chacun est notre prospérité à tous, alors que les profits, les
investisseurs et les employeurs sont inutiles à la production, alors que
la logique de l'emploi et du profit nous maltraitent parce que nous les
avons intériorisées, parce que nous nous sentons coupables de nos
salaires.
Cette propagande permet d'éviter ces questions ... au nom de l'emploi, bien sûr.