Un cadre de Wal-Mart passe aux aveux

Dans un article de Alternet (ici, en anglais), un manager anonyme de l'enseigne dévoile ses pratiques employistes dans une interview vérité. Cette entrevue souligne la communauté sociale entre les employés de l'encadrement et les opérateurs non qualifiés: une même emprise du temps, une même déprime salariale, une même prolétarisation du travail, une même obsession du profit des actionnaires.

Résumé et traduction

 Le président Obama a proposé de supprimer les dérogations à la limitation des heures supplémentaires pour les managers salariés à plus de 18.000€ par mois.

Ce manager dit que cette loi serait une bonne chose (ne fût-ce que parce qu'elle obligerait l'employeur à compter les heures supplémentaires).

Il affirme travailler régulièrement 48 heures par semaine et, en période de coup de feu, jusqu'à 60 heures. Cela obère sa vie de famille. Son salaire annuel s'élève à 34.000€. Il passerait plus de temps en famille s'il avait moins de temps d'emploi.

Les heures supplémentaires des managers ne sont pas indemnisées. C'est pourquoi, ils sont utilisés à la place des employés pour faire la caisse, les assortiments, les rayonnages. Les managers ne prennent pas de vraie pause, ils ne prennent pas le temps de déjeuner, etc.

Pour le manager, une régulation du secteur ne diminuerait pas les embauches: Wal-Mart embauche déjà aussi peu que possible: cette politique ne favorise pas les prestations de service à la clientèle (un manager à la caisse ne peut veiller à l'approvisionnement des rayons).

Le travail administratif de gestion du cadre est réduit à néant: les cadres pallient les manques de personnel. Cette politique n'est pas appliquée par toutes les enseignes. Certaines ont une masse salariale élevée mais leurs prestations à la clientèle sont meilleures: ces compagnies conservent une marge élevée. 
 
Il n'y a pas de raison que les heures supplémentaires ne soient pas payées, que Wal-Mart ne rende pas ces heures prestées aux employés [aux associés, dit-on dans le texte original en sabir managérial].

Pour le cadre, il est important que les employés de l'enseigne sachent que l'encadrement n'est pas composé de monstres, bien des managers sont malheureux, brouillés avec la direction - c'est très différent de travailler en magasin ou derrière un bureau en Arkansas, [à la direction du groupe].