Dans un pays sans électricité, l'atome essaie de dicter sa loi

Le Monde (ici) nous apprend que des étudiants s'organisent pour manifester contre le géant de l'atome. Areva extrait de l'Uranium là-bas. Ils sont quelques centaines à s'être levés.

Des centaines d'étudiants ont manifesté vendredi 10 janvier à Niamey contre tout « compromis » dans la renégociation d'un contrat liant Areva au Niger – pays où le groupe français extrait 40 % de son uranium. Vingt-trois ONG et syndicats ont aussi dénoncé les relations opaques entre le géant du nucléaire et l'Etat nigérien.

Les étudiants, qui ont marché de leur campus au Parlement nigérien, défendent « la souveraineté du peuple sur ses ressources naturelles », a affirmé Inoussa Abdouramane, secrétaire général de l'Union des étudiants nigériens à l'université de Niamey.
Ces manifestations se déroulent dans un contexte de relations tendues avec le gouvernement qui entend réformer le code minier.

Areva et le gouvernement nigérien sont en négociations tendues au sujet de la Somaïr et la Cominak, deux mines exploitées par Areva dans le nord du pays depuis le début des années 1970. Ces deux sites n'étaient jusqu'alors pas soumis à la nouvelle loi minière de 2006, qui porte le taux de redevance minière de l'Etat nigérien jusqu'à 12 % de la valeur des ressources extraites, en fonction des profits, alors que les royalties s'élèvent actuellement à 5,5 %.
Les négociations portent sur une nouvelle convention de dix ans, la précédente ayant expiré le 31 décembre 2013. Selon Niamey, elles achoppent sur le refus d'Areva de voir s'appliquer à ces sociétés le nouveau code minier de 2006, qui devrait générer plus de ressources pour le Niger.
Mohamed Bazoum, ministre des affaires étrangères nigérien et président du parti au pouvoir, a récemment provoqué un tollé en déclarant que les deux partenaires tentent de trouver un compromis afin d'éviter une fiscalité trop lourde pouvant conduire à la fermeture des mines, évoquant des menaces d'Areva en ce sens.