La politique de l'offre

Une petite vidéo en anglais (que nous vous avons traduite ci-dessous) ici nous explique ce que coûtent les bas salaires aux contribuables aux États-Unis. Elle illustre à merveille les aberrations de la politique de l'offre chère à Hollande.


Il s'agit de faire assumer les salaires (vus comme des coûts) par les contribuables, de rendre l'emploi pour ainsi dire gratuit, ce qui l'assimile à de l'esclavage.
 Cette guerre au salaire est menée au nom de l'offre, de la réduction des prix. On constate ici, en l'occurrence, que la guerre au salaire et le misérabilisme, l'évergétisme caritatif dégoulinant qui l'accompagne permet de gagner 1,4% du prix pour le consommateur - une proportion ridicule qu'explique aisément le mode de formation des prix: la valeur ajoutée (salaire, investissement et dividendes) n'est qu'une petite partie du prix surtout composé des consommations intermédiaires, de l'achat des produits nécessaires à la transformation.

L'idée de cette guerre au salaire est de rendre l'emploi gratuit et de le financer par l'impôt. À l'extrême, s'il n'y a plus aucun salaire, on voit mal qui paiera encore les impôts pour subventionner les revenus des travailleurs-esclaves. Cette idéologie de réduction du salaire (au nom de la concurrence) est la même que celle qui amène à réduire les prestations sociales, à exclure les chômeurs (qui ont un salaire) et à les envoyer vers la charité publique (financée par les contribuables).

Traduction (un peu télégraphique) des idées clés de la vidéo. Nous sommes passés à la ligne pour chaque changement d'image.

68 centimes = coût du paquet de chips avec les salaires inférieurs au minimum vital, avec les bons alimentaires payés par le contribuable.
Les bons alimentaires sont dus en dessous d'un revenu de 20.449$ par an pour une famille de deux personnes (une maman qui travaille à Walmart et une personne à charge). Cela fait 15.730€ par an, soit 1310€ par mois.
En Ohio, 15 % des employés de Walmart ont recours aux bons alimentaires selon des analystes, les caissières gagnent en moyenne 8,81$ (6,80€) l'heure.
L'année dernière, les bons alimentaires ont représenté 76 milliards de $ (58 milliards €) dont les employés de Walmart ont dû utiliser 18 %, soit 13 milliards de $ (10 milliards €).
Pour prendre l'Ohio, les employés de Walmart utilisent 300 millions de $ de bons alimentaires par an pour leurs courses alimentaires, notamment chez … Walmart.
Une employée qui travaille chez Walmart va recevoir des bons alimentaires et les dépenser chez Walmart.
Pour amener cette mère célibataire avec un enfant à charge au-dessus du seuil éligible pour les bons alimentaires, en admettant qu'elle travaille 30 heures par semaine, 50 semaines par an (un profil typique pour ce genre de métier), il faudrait que son salaire horaire passe de 8,81$ à 13,63$ (10,50€) .
Si Walmart augmentait tous ses employés, cela coûterait 4,8 milliards $ par an aux propriétaires de l'enseigne. Si les clients devaient assumer cette augmentation, les prix devraient augmenter de 1,4 %.
Le paquet de chips passerait de 68 centimes à 69 centimes pour épargner 300 millions $ des contribuables américains chaque année.