La Fabrique de l'employabilité - Lien vers des notes de lecture

Sur le blogue Entre les lignes, Entre les mots (ici), nous avons relevé d'intéressantes notes de lecture sur

- Barnier, Canu, Vergne, La Fabrique de l'employabilité, Syllepse.

Nous n'avons pas lu le livre mais nous nous permettons de vous partager ces notes de lecture très complètes - nous vous en recommandons la lecture. La question du glissement pédagogique de la production d'une société à la production de producteurs rentables est un enjeu fondamental.

Il s'agit notamment

- de renvoyer celui qui est formé à sa responsabilité, il doit devenir l'entrepreneur de sa productivité

- d'organiser la formation selon les besoins du marché.

Extrait de la note

Les auteurs soulignent, entre autres, le basculement des années 2000, la place prise par la notion de compétitivité des entreprises, la dénégation des dimensions conflictuelles des rapports sociaux, le nouveau paradigme de « la formation tout au long de la vie », le caractère profondément individualiste de l’employabilité, les présentations enchantées du paritarisme social, l’invention du « gagnant/gagnant » ou du « compromis acceptable »… « Il n’y a pas partenariat ni cause commune mais affrontement à partir d"intérêts fondamentalement divergents, quand bien même ce que gagnera l’un ne sera pas nécessairement totalement défavorable à l’autre (la lutte des classes n’est jamais binaire mais toujours portée par des contradictions) ».
Louis-Marie Barnier, Jean-Marie Canu, Francis Vergne traitent ensuite de la subordination néolibérale de la formation, de la reconfiguration « de la force de travail », du rôle des institutions européennes, de la « Stratégie de Lisbonne »… Ici pas de politique du laisser faire, mais bien une stratégie identifiable, pilotée par des institutions, un « processus de surveillance, de normalisation, de repérage des progrès accomplis ». La formation doit être subordonnée à l’économie des entreprises.
Les auteurs analysent les dimensions comportementales (« apprendre à se bien comporter »), l’auto-évaluation des salarié-e-s, la responsabilité à entretenir leur employabilité… (...) [Les auteurs] n’omettent pas de souligner les contradictions et les résistances à ces nouvelles modalités de formation. Ils indiquent que « le potentiel de la formation professionnelle peut excéder dans son contenu et sa finalité l’horizon des rapports sociaux existants ». Un travail largement socialisé nécessite des collaborations et des solidarités, bref un part importante d’initiative collective.