Exploitation des sans papier

RTL enquête (très brièvement, ici, en français) sur les conditions de travail des sans papier en Belgique. Leurs salaires insignifiants sont versés de manière aléatoire: les employeurs profitent de leur statut d'illégal. Comme les sans papier ne sont pas légaux sur le territoire, ils ne peuvent faire valoir leurs droits - tout bénéfice pour des employeurs sans scrupules.

Extrait

Un phénomène inquiétant tend à se développer chez nous. De plus en plus de sans papiers sont exploités sur le marché du travail. 1500 dossiers du genre ont été ouverts par la justice. Un de ces esclaves des temps modernes a accepté de nous livrer son témoignage.

Malik est sans-papier. En 2005, il s'est installé en Belgique, et s'est fait embaucher dans une petite entreprise. Mais très vite, son salaire diminue, et varie entre 300 et 600 euros par mois. Il comprend alors que son patron profite de sa situation irrégulière.
"J'avais un boulot stable, et ça allait. Mais un jour, il n'a plus voulu me payer: je considère qu'il m'a arnaqué, qu'il m'a exploité", a expliqué Malik à une journaliste de RTL-TVI.
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L'exploitation des émigrés est malheureusement universelle: voir aussi les articles sur les conditions de travail au Qatar (ici), au Liban (ici), dans la Silicon Valley (ici) ou sur le massacre de Aiguës-Mortes (ici), par exemple. Pour l'histoire, on se souviendra des Irlandais que les employeurs faisaient venir en Angleterre pour briser les mouvements sociaux, on se souviendra des Flamands qui descendaient dans les mines du nord de la France et de Wallonie, on se souviendra des Italiens venus extraire le charbon belge, on se souviendra des Algériens qui ont construit les bâtiments et les autoroutes pendant les trente glorieuses, etc. On se souviendra de Zola, fils d'immigrés italiens, de Marie Curie, immigrée polonaise, de Einstein, immigré allemand, de Ionesco, immigré roumain et même de Zemmour, fils d'immigré algériens ou de Sarkozy, petit-fils d'immigré hongrois, on se souviendra d'Onkelinks, de Di Rupo, de De Meyer, tous fils et fille d'immigrés, flamands ou italiens.

Notre opposition à toute forme d'emploi est liée à un rejet de toute forme de concurrence - parmi ces formes de concurrence, celles qui jouent sur l'immigration sont les plus violentes, les plus inhumaines. L'abolition de l'emploi, c'est la libération de l'asservissement des employés aux employeurs via l'aiguillon de la nécessité, aiguillon particulièrement cruel dans le cas des apatrides, c'est l'émancipation du travail, la collaboration, l'apprentissage, la soif de rencontre et l'intelligence commune de l'efficacité ou du plaisir.