Ceci n'est pas un trou

L'officine de réflexion liée au syndicat socialiste belge a retrouvé la calculatrice du premier ministre et rappelle que la sécurité sociale, c'est efficace et bon marché. Une bonne nouvelle. Elle a aussi retrouvé les pages glorieuses des luttes ouvrières présentes et passées.



Nous nous en réjouissons. Mais il y a un aspect crucial de la sécurité sociale qui échappe encore et toujours au syndicat combatif: la sécurité sociale, c'est une manière de socialiser la valeur ajoutée, de créer de la valeur ajoutée sans employeur et sans propriétaire lucratif. C'est-à-dire que la sécurité sociale est un premier pas non à défendre mais à étendre et universaliser pour socialiser les outils de production - la socialisation des outils de production est un des piliers du socialisme dont se réclame ledit syndicat.

Le fait de socialiser la valeur ajoutée (salaires et investissements en se débarrassant des profits parasitaires), la propriété des outils de production, le fait que les producteurs récupèrent la direction et la décision sur leur travail, qu'ils décident ce qu'ils vont produire, comment et pourquoi, c'est nettement plus "socialiste" que défendre l'égalité, l'emploi ou la répartition des richesses - luttes honorables, s'il en est.
Mais l'honorabilité des luttes de ce syndicat devrait se doubler d'un objectif évident pour les précaires ou pour toutes celles et ceux qui sont maltraités par la gestion capitaliste des ressources humaines ou l'exclusion du chômage, celui de récupérer le temps, les machines, les bureaux, les vies, la production, la gestion de la production et, donc, la production de valeur.

Soyons réalistes, cessons d'accepter l'impossible, cessons de nous faire arracher ce qui est à nous, ce que nous produisons. Et vive la sociale!