Employistes du dimanche

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En ce moment se discute la légalisation de la généralisation du travail du dimanche en France. Il convient de remettre le travail en emploi en perspective: les commerçants se font concurrence entre eux. Si une partie des commerçants ouvrent le dimanche, ils sont condamnés à tous ouvrir le dimanche faute de quoi ils risquent de disparaître.

Pour une grande enseigne, il est facile de gérer une équipe, de faire tourner les horaires de telle sorte que les travailleurs se retrouvent à la caisse le dimanche à tour de rôle.

Pour un petit commerçant qui est seul ou avec un ou deux employés, c'est intenable: il ne peut se permettre de travailler - ou de faire travailler son employé - systématiquement le dimanche.

Le travail du dimanche en emploi est un acte de guerre des grandes enseignes contre les petits commerçants. Or le commerce de proximité génère plus d'emplois (que mes lecteurs m'excusent cette grossièreté) que les grandes enseignes à chiffre d'affaire égal.

Le travail en emploi du dimanche est donc non seulement un acte de guerre des gros contre les petits mais en plus, c'est une mesure qui tend à diminuer l'emploi.

Une dernière chose. Si vous souhaitez augmenter le chiffre d'affaire du commerce de détail (objectif discutable en soi), il faut qu'il y ait des clients.

Pour qu'il y ait des clients, il faut augmenter les salaires - notamment les salaires socialisés - c'est-à-dire qu'il faut faire exactement l'inverse de ce que fait cet impopulaire gouvernement français pour le moment, ce gouvernement en guerre contre ... les salaires.
 Extrait de l'article du Monde (ici, en français et en libre accès)
Ce texte qui veut, en vrac, baisser les tarifs des notaires, ouvrir des liaisons de bus nationales, raccourcir les délais des prud'hommes, remettre à plat le travail du dimanche, renforcer le contrôle des sociétés d'autoroutes, simplifier l'installation des professionnels du droit, est « tout simplement une vraie loi de gauche », a assuré le ministère.
Emmanuel Macron en a profité pour répondre à Martine Aubry, assurant que son projet de loi était « une avancée sociale ». La maire de Lille avait dénoncé une « régression » dans une tribune au Monde. Dans un entretien au Monde, Jean-Luc Mélenchon s'est également opposé à cette mesure.
Il instaure l'obligation pour toutes les entreprises du secteur du commerce, quelle que soit leur taille, de verser aux salariés travaillant le dimanche « une compensation salariale », ce qui n'était pas obligatoire jusqu'alors dans les six cents zones touristiques existantes.
Le texte consacre par ailleurs l'extension du travail dominical : les maires pourront permettre aux commerces d'ouvrir douze dimanches par an au lieu de cinq actuellement. Le projet de loi veut également créer des « zones touristiques internationales » où le travail le dimanche et le soir sera possible toute l'année.